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Évoquant une rencontre entre un dirigeant italien et Washington, les médias locaux pensent que l'Italie pourrait prendre ses distances avec la firme de Shenzhen concernant la 5G.

Alors qu'il a été décidé, en France, que Huawei ne bénéficierait que d'autorisations partielles d'installation d’équipements 5G sur des parties qui plus est non sensibles du réseau, l'Italie, elle, discute avec les États-Unis pour peut-être changer son approche. Notre voisin transalpin ne s'interdit plus, désormais, d'exclure le géant chinois de son réseau de cinquième génération.

La tentation de suivre les recommandations américaines

Les principaux quotidiens italiens ont eu vent, le mercredi 8 juillet, d'une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, et l'ambassadeur américain Lewis Eisemberg. Au menu des discussions, qui ont eu lieu la semaine dernière : le devenir de Huawei dans le réseau 5G du pays, notamment.

Durant l'entretien, où des sujets de politique internationale furent bien entendu évoqués, l'ambassadeur Eisemberg aurait réitéré l'appel américain à bannir Huawei, accusée de se servir de ses infrastructures et équipements pour se livrer à de l'espionnage pour le compte de l'armée chinoise, la ligne américaine restant toujours la même sur le sujet.

Si aucune communication officielle n'est à relever du côté des dirigeants italiens, le ministre de l'Économie, Roberto Gualtieri, et le ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, auraient bien évoqué le sujet de la mise à l'écart de Huawei. Le gouvernement transalpin n'encaisserait toujours pas les hésitations à investir de Huawei, relayées en octobre 2019 par le patron de la branche italienne, Luigi De Vecchis.

Ericsson minimise l'impact d'un retrait de Huawei de la course à la 5G

Le vent est peut-être en train de tourner en Italie, où les membres du Mouvement 5 étoiles, qui composent la coalition dirigeante du pays, sont progressivement en train de revoir leur jugement, alors qu'ils étaient dans un premier temps favorables à un maintien de Huawei dans le pays.

Mais alors, que pourrait bien risquer l'Italie, en se privant hypothétiquement de l'équipementier chinois ? Une récente étude réalisée par l'Université d'Oxford - mais commandée par Huawei - nous indique qu'un retrait du réseau 5G italien, à ce stade, entraînerait une réduction de la concurrence et priverait plusieurs millions de personnes d'accès à la technologie, outre un coût supplémentaire de près de 300 millions d'euros par an sur la prochaine décennie pour les opérateurs.

Ces données sont évidemment contestées par le premier concurrent européen de Huawei, Ericsson, qui considère que le remplacement des équipements chinois par des équipements européens n'auraient que de faibles conséquences pécuniaires, en raison d'un réseau 4G actuel déjà obsolète, qu'il aurait de toute façon fallu remplacer.

Notons que le Royaume-Uni devrait décider, d'ici la fin du mois, de procéder au bannissement ou non de Huawei de son territoire, la décision restant dans les mains du Premier ministre Boris Johnson.

Source : La Stampa