© tim.it
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Les opérateurs de la Botte ont dépensé énormément d'argent pour lancer la technologie de cinquième génération, qui a du mal à prendre son envol. Et ce n'est pas forcément la faute des consommateurs.

En Italie, la 5G fut bien plus précoce qu'en France, où nous restons encore au stade des enchères, dont la deuxième phase (celle de l'acquisition des 11 blocs supplémentaires de 10 MHz issus de la bande « cœur » 3,4 - 3,8 GHz) démarrera entre le 20 et le 30 septembre prochain. Pourtant, du côté de la Péninsule, la technologie, proposée par les opérateurs de télécommunications, patine franchement.

Les enchères 5G ont rapporté 6,5 milliards d'euros au gouvernement italien en 2018

De l'autre côté des Alpes, l'enthousiasme pour la 5G était tel qu'il y a près de deux ans, en octobre 2018, les enchères avaient donné lieu à une vente de fréquences à des prix exceptionnellement élevés. À la fin de l'année, le gouvernement avait fini par boucler la procédure d'enchères en empochant 6,5 milliards d'euros. C'est tout simplement trois fois plus que ce que l'État français espère avec Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, autour de 2,2 milliards d'euros.

Mais alors que la multiplication des secteurs et des usages pouvant bénéficier de la 5G (comme les objets connectés, la chirurgie à distance, le commerce, la robotisation de l'industrie ou encore la numérisation) faisait miroiter de belles promesses, la technologie mobile de cinquième génération tourne au ralenti.

Les consommateurs ne sont pas à blâmer, au contraire. Ces derniers pâtissent aujourd'hui de soucis administratifs, qui ont des conséquences sur les opérateurs italiens et le déploiement des équipements 5G.

La paperasse retarde le déploiement à grande échelle de la 5G en Italie

Ces deux dernières années en Italie, l'usage du smartphone a littéralement explosé, allant même jusqu'à être davantage sollicité que l'ordinateur portable. Et la précipitation pour développer le réseau 5G italien a conduit les entreprises à supporter des frais finalement « nettement supérieurs aux autres pays » ainsi qu'une « forte baisse de la rentabilité », selon les propres mots du numéro deux de Wind Tre, deuxième opérateur de réseau mobile du pays avec environ 24 millions d'abonnés.

Autre épine du pied : la paperasse. En Italie, les autorisations pour installer des équipements 5G varient en fonction des régions, voire des communes, ce qui peut entraîner de sérieuses disparités sur la Péninsule. L'aspect administratif retarde donc fortement le déploiement de la technologie, qui n'est proposée que dans certaines grandes villes. Le leader du marché, TIM (Telecom Italia) propose par exemple la 5G dans neuf villes italiennes parmi lesquelles Rome, Naples, Turin ou Florence, et bientôt Milan, avec une volonté de couvrir toute la population d'ici cinq à six ans.

Pour que le développement de la 5G reprenne, les opérateurs attendent que le gouvernement maintienne les avantages fiscaux. Une baisse des prix des smartphones compatibles 5G est aussi espérée. Quant aux forfaits, les tarifs restent bien plus élevés que dans certains pays.

💰 Le prix des abonnements 5G en Italie

  • TIM, le premier opérateur de télécommunications italien (30,5 millions d'abonnés) propose un forfait de base à 29,99 euros par mois, incluant la 5G jusqu'à 2 Gbit/s, la data, les SMS et les appels illimités.
  • Wind Tre (24 millions d'abonnés) propose aussi à ses clients un forfait à 29,99 euros par mois, avec des avantages identiques à ceux de son concurrent historique.
  • Vodafone Italia (19,2 millions d'abonnés) propose trois forfaits 5G : l'un à 26,99 euros par mois (sous certaines conditions) avec data, SMS et appels illimités ; l'autre à 29,99 euros par mois ; et le dernier à 39,99 euros par mois. Ce qui différencie essentiellement les trois forfaits, ce sont les données en itinérance dans l'Union européenne (1 Go, 2 Go et 5 Go) et le nombre de minutes offertes pour téléphoner (200 minutes, 300 minutes et 500 minutes).

Les fausses informations autour de l'impact sanitaire de la technologie peuvent aussi porter préjudice au déploiement de la 5G. Iliad, qui possède 6 millions d'abonnés grâce à sa filiale transalpine, appelle à « démentir les fake news autour de la 5G, qui risquent de ralentir un déploiement qui permettrait le développement numérique du pays ». Partout en Europe, certains considèrent que la 5G facilite la diffusion du coronavirus et qu'elle a des conséquences sur la santé des utilisateurs.

Source : France24 et opérateurs