La filiale transalpine du groupe Iliad, propriétaire de Free, réclame une indemnisation de 71 millions d'euros à son concurrent Telecom Italia.
L'implantation d'Iliad en Italie il y a maintenant deux ans presque jour pour jour était plus qu'un pari pour le groupe de Xavier Niel : il s'agissait d'une véritable ambition. À la fin du premier trimestre 2020, la filiale italienne de l'entreprise comptait 5,8 millions d'abonnés, avec un gain significatif de 525 000 clients sur les trois derniers mois. Un succès donc. Mais selon Iliad, son arrivée sur le marché aurait été entravée par le concurrent Telecom Italia.
Iliad Italia dénonce avoir été court-circuitée par son concurrent
Pour Iliad Italia, le temps du règlement de comptes est venu. La filiale italienne du groupe français a intenté une action en justice devant un tribunal de la capitale lombarde, à Milan, contre son concurrent Telecom Italia (propriétaire du premier opérateur italien, TIM, avec environ 30 millions d'abonnés).
Plus précisément, le recours est dirigé contre le MVNO Kena Mobile, l'opérateur de réseau mobile virtuel low cost de Telecom Italia, qui est au géant italien ce que La Poste Mobile est à SFR, par exemple. Nous allons y revenir.
Telecom Italia avait lancé sa propre offre low cost en 2017, pour anticiper l'arrivée de Free Mobile dans le pays prévue pour l'année suivante. Selon Iliad, l'opération n'a pas été menée dans le respect des relations commerciales et s'est révélée être constitutive d'une concurrence déloyale, face à sa « Rivoluzione ».
Telecom Italia a voulu s'accaparer le segment du low cost
Aujourd'hui, Iliad réclame à Telecom Italia 71,4 millions d'euros en dédommagement du préjudice subi. Iliad accuse le premier opérateur de télécommunications du pays d'avoir volontairement entravé son arrivée sur le marché de la téléphonie mobile en dégainant une marque low cost devenue un temps monopolistique, et en poussant ensuite les abonnés Iliad Italia à rejoindre Kena Mobile, moyennant certains avantages. Ce qui constitue une pratique anticoncurrentielle.
Les offres proposées par Kena Mobile était particulièrement attractive pour l'époque. Destinées aux jeunes n'ayant pas la capacité de s'offrir de gros contrats mobiles, elles débutaient à 3,99 euros pour 1 000 minutes d'appel mensuelles ou 4 Go d'Internet en 3G. On retrouvait également une offre à 9,99 euros par mois avec 600 minutes d'appel, 100 SMS et 6 Go.
Reste à savoir maintenant si la justice décidera de juger les méthodes employées par Kena Mobile, qui visaient selon Iliad à étouffer son arrivée sur le marché des forfaits à bas coûts, comme un obstacle à la libre concurrence.
Source : MVNO News