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Voilà un aveu de Microsoft vis-à-vis du Game Pass qui va lui faire perdre des points pour le rachat d'Activision Blizzard…

L'autorité de la concurrence et des marchés britannique a en effet, dans le cadre de son enquête, découvert une analyse interne de Microsoft contredisant des bienfaits allégués en 2018 de son service d'abonnement sur la vente de jeux vidéo.

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Introduit en 2017, le Game Pass s'est placé au cœur de la stratégie de la branche gaming de Microsoft pour toucher un large public et distribuer « plus de jeux aux joueurs ». Néanmoins, certains voyaient dans ce service (non sans raison) un coup porté à la vente même de jeux.

Un an après la sortie du service et dans le cadre d'une interview auprès de LevelUp, le patron de Xbox Phil Spencer a tenté de balayer ces inquiétudes. Selon lui, rendre un jeu accessible dès sa sortie sur le Game Pass lui donnait une plus grande visibilité, et donc de meilleurs chiffres de vente.

Cette affirmation a cependant été contredite par Microsoft à la suite de l'enquête en cours de l'autorité britannique quant au rachat d'Activision Blizzard par le géant américain. Dans son rapport, l'autorité note en effet avoir reçu une analyse interne de Microsoft indiquant avoir relevé « une baisse de [censuré] % des ventes de jeu 12 mois après leur intégration au Game Pass ».

Un Game Pass qui coûte cher aux jeux… et à Microsoft

Ce constat semble tomber sous le sens, mais va mieux quand on le dit. Il paraît en effet improbable que l'accès à plusieurs jeux dès leur sortie moyennant une dizaine d'euros par mois soit moins attractif que d'acheter chaque jeu individuellement à son prix fort (80 euros pour les grosses exclusivités de Microsoft désormais).

De toute évidence, le Game Pass nuit aux ventes de jeux plus qu'il ne les encourage. Cette situation a l'air de porter préjudice au marché du jeu vidéo dans son ensemble, mais aussi aux prétentions de Microsoft à racheter le juteux groupe Activision Blizzard.

Le rachat extravagant à hauteur de 69 milliards de dollars s'avère ainsi encore plus compromis qu'il ne l'était déjà. D'autant que le rapport de l'autorité britannique mentionne également un aveu de Microsoft en interne en ce qui concerne Activision. Selon celui-ci, l'éditeur n'apprécierait pas beaucoup l'idée de mettre à disposition ses jeux sur un quelconque service d'abonnement, estimant que cela « cannibaliserait sévèrement la vente de ses titres, en particulier les nouvelles sorties ».

Le mariage idyllique entre Microsoft et Activision Blizzard commencerait-il à prendre l'eau ? La suite au prochain épisode de ce feuilleton qui s'annonce de longue haleine !