Les « dév » qui se déplacent aux Techdays s'arrangent en général pour ne pas rater la conférence plénière qui leur est dédiée : elle est en effet l'assurance de voir ou de revoir la bande des Microsoftees mettre les mains dans le code et illustrer par des exemples concrets quelques unes des nouveautés récentes en matière d'outils. Sous couvert de bons mots et d'humour geek, l'éditeur en profite quant à lui pour vanter la puissance de ses solutions et faire passer quelques messages.
Et force est de constater que cette année, le discours était calibré pour parler à des développeurs, avec une mise en scène le montrant comme le pivot du scénario de création d'une application, du code proprement dit aux réflexions relatives à l'interface et au design en passant par la gestion du cycle de vie (ALM) ou la gestion des ressources nécessaires à ses tests.
Eric Mittelette et sa bande de l'équipe relation technique avec les développeurs s'en sont donc donnés à coeur joie, avec des démonstrations visant à illustrer quelques annonces récentes comme le compilateur en tant que service Roslyn (disponible en CTP, ou Community Technology Preview). Egalement à l'honneur : C++ 11 au sein de Visual Studio, avec la possibilité de disposer de variables automatiques ou l'arrivée de nouvelles bibliothèques dédiées aux algorithmes parallèles, et un langage qui de façon générale atteindrait maintenant un niveau fonctionnel à celui de ses concurrents.
Le niveau suivant consiste bien sûr à faire remonter l'application vers l'infrastructure en ligne de Microsoft, Windows Azure, avec là encore une intégration toujours plus poussée aux solutions de développement, qu'il s'agisse de VS ou de Webmatrix, l'outil multi-langage de Microsoft, dont la version 2 sortira dans les mois à venir. Pour illustrer la puissance de son cloud, l'éditeur a choisi de mettre en scène SQL Azure Federations, qui permet d'éclater en quelques clics une base de données pour faciliter la gestion des ressources et de la montée en charge.
Arrivent enfin l'interface et le design, un point crucial trop souvent négligé selon l'éditeur. Citant IDC, il souligne que 68% des entreprises françaises trouvent les applications qu'elles utilisent trop complexes ou difficiles à utiliser. Le constat tombe à pic pour vanter les mérites de l'interface Metro inaugurée par le futur Windows 8, puisque celle-ci intègre justement des guidelines précises, avec pour chaque application des proportions identiques, etc. Pour le « dév », Metro ne serait donc pas qu'une interface, mais un véritable référentiel. « Metro va équiper des centaines de millions de tablettes et de PC, et permettra d'envisager de nouvelles façons d'aborder une application ! », résumera plus tard dans la journée Jean Ferré, directeur de la Division Plateforme et Ecosystème (DPE).
Il ne restait, pour parachever cette efficace entreprise de séduction, qu'à rassurer les visiteurs des Techdays quant aux déclarations d'intention relatives aux notions d'ouverture et d'interopérabilité. Microsoft n'a donc pas manqué de rappeler que sa plateforme Azure comptait parmi les premières à gérer MongoDB et réaffirmé de façon plus générale son soutien aux standards, HTML et CSS en tête, qui constituent effectivement l'un des piliers de la conception d'applications Metro. Il a d'ailleurs présenté un élément CSS de son crû, ms-grid qui, soumis au W3C, permet la mise en page simplifiée de tableaux et serait en cours d'intégration sur Firefox et Chrome.
De ces présentations riches en informations comme en promesses, on retiendra pour finir l'appel lancé par Eric Mittelette en début de plénière, selon qui il n'est pas normal qu'un développeur talentueux de 35 ans passé soit mal vu s'il n'accepte pas de passer du côté de la gestion de projet ou autres missions témoignant d'une ascension verticale.
« On veut rendre ses lettres de noblesse au développeur », a-t-il assuré, en annonçant la création de l'association Fier d'être développeur, élaborée avec treize autres professionnels du code issus de SoftFluent, Facebook ou IBM ILOG.