The deed is done. En ce 25 avril, Microsoft est officiellement devenu propriétaire de la division Devices and Services de Nokia. L'annonce du jour conclut sept mois de tractations et de validations réglementaires, entamée après l'annonce tonitruante de ce rachat, le 3 septembre dernier, dans le cadre d'une transaction à 5,44 milliards d'euros. Pour Microsoft va donc maintenant débuter l'étape de l'intégration et de l'assimilation de ces actifs, ce qui n'aura rien de trivial.
L'acquisition comporte en effet des usines, 25 000 employés et des missions nouvelles pour le numéro un mondial du logiciel. Ce faisant, Microsoft acquiert également une position à défendre et consolider : si ses Lumia ne l'ont pas encore hissé dans le top 5 des fabricants de smartphone, Nokia reste le numéro deux mondial du téléphone mobile, avec 251 millions de téléphones vendus dans le monde en 2013 selon IDC.
Satya Nadella et Stephen Elop, la décontraction incarnée...
A ce titre, Microsoft se déclare prêt à suivre la voie tracée par Nokia. D'après l'ancien PDG du finlandais Stephen Elop, cette ambition recouvre logiquement les terminaux Asha (cruciaux pour les volumes enregistrés sur les marchés émergents) et englobe également la gamme Nokia X, dévoilée en février dernier et basée sur un socle Android modifié. Suite à la conclusion de de rachat, Elop prendra comme convenu la tête de la division Devices chez Microsoft, laquelle englobe les activités de Nokia mais aussi la Xbox, les accessoires Microsoft Hardware ou les tablettes Surface.
L'entreprise Nokia poursuivra quant à elle sa voie mais à une échelle nettement plus réduite. Elle conserve en effet sa branche Nokia Solutions and Networks, la cartographie avec les services associés à HERE et le développement de nouvelles technologies. Les cartes de Nokia sont d'ailleurs mises à disposition sous licence pendant quatre ans dans le cadre de cette procédure de rachat.
Microsoft récupère quant à lui dès aujourd'hui la main sur la présence en ligne de Nokia, qu'il s'agisse du site Nokia.com (dûment mis à jour) ou des réseaux sociaux.
Et demain ?
Microsoft ne bouleversera certainement pas du jour au lendemain les actifs d'une entreprise centenaire, mais cherchera à terme à capitaliser sur ces nouvelles positions. Certaines synergies paraissent évidentes, au regard de la stratégie mobile + cloud first promue par l'actuel PDG de l'éditeur, Satya Nadella : on pense en premier lieu à l'intégration des services en ligne maison au sein du plus grand nombre de téléphones possible. D'autres sont plus incertaines : quid par exemple de l'adoption de Windows Phone par des constructeurs tiers, alors que Microsoft est maintenant leur concurrent direct. Qui des tablettes Surface en face de la marque Lumia ?