L'équipementier Nokia a annoncé, mardi, qu'il pourrait licencier jusqu'à 10 000 de ses salariés d'ici deux ans pour amortir ses coûts et investir dans la recherche et le développement.
Dans le cadre de sa restructuration globale, Nokia a annoncé, mardi 16 mars, son intention de « réinitialiser sa base de coûts pour investir dans de futures capacités ». L'entreprise finlandaise, d'abord en retard sur la 5G, entend mieux répartir ses dépenses pour satisfaire ses ambitions, et notamment damer le pion à Huawei, aidée il faut le dire par des circonstances favorables. Pour cela, Nokia prévoit de revoir l'organisation de ses effectifs, qui pourraient être amputés de 5 000 à 10 000 salariés d'ici 18 à 24 mois.
Nokia évoque « des décisions qui ne sont pas prises à la légère »
Aujourd'hui, Nokia compte 90 000 employés. Demain (d'ici les deux prochaines années), l'entreprise n'en comptera plus que 85 000, voire 80 000. L'équipementier indique dans un communiqué que le nombre exact dépendra de l'évolution du marché au cours des deux prochaines années. En France, c'est un tiers des effectifs de l'entreprise qui a été écarté ces derniers mois et années, avec 1 000 suppressions d'emplois rien que l'année dernière.
« Les décisions susceptibles d'avoir un impact potentiel sur nos employés ne sont jamais prises à la légère. S'assurer que nous avons la bonne configuration et les bonnes capacités est une étape nécessaire pour offrir des performances durables à long terme. Ma priorité est de m'assurer que toutes les personnes concernées sont soutenues tout au long de ce processus », a déclaré Pekka Lundmark, le directeur général de Nokia, en poste depuis plus de six mois à présent.
Outre les chiffres sur l'emploi, Nokia a réaffirmé que ses priorités étaient désormais la 5G, le Cloud et l'infrastructure numérique. Les frais de restructuration devraient atteindre entre 600 millions et 700 millions d'euros, dont la moitié dès cette année. Le reste sera échelonné jusqu'en 2023.
L'ambition d'être un leader des réseaux de mobilité sans fil
En octobre dernier, Nokia avait posé la première pierre de ce vaste plan de restructuration, avec quatre groupes professionnels commerciaux, qui auront chacun leurs propres missions. Mobile Networks devra par exemple davantage investir dans la recherche et le développement 5G, pour faire de Nokia « le leader incontesté des réseaux de mobilité sans fil ». Une ambition peu légère, mais qui a le mérite d'être claire. Pour l'heure, Nokia reste derrière Ericsson, qui a raflé des contrats en Chine. L'entreprise finlandaise a aussi perdu un contrat 5G avec le géant américain des télécoms, Verizon, face à Samsung Electronics.
Le deuxième groupe commercial aura à sa charge le Cloud, une autre priorité de Nokia. Cloud and Network Services devra aussi recentrer les ressources de recherche et développement pour concentrer les investissements et la R&D là où existent des opportunités de croissance.
Nokia devrait livrer davantage de détails sur sa future stratégie le jeudi 18 mars, date de la prochaine journée des investisseurs de l'entreprise.
Source : communiqué de presse