L'antenne française du groupe finlandais s'apprête à subir une quatrième coupe dans ses effectifs depuis 2016. L'équipementier continue de perdre du terrain.
Affaiblie sur le plan international, Nokia pourrait encore supprimer des emplois en France, si l'on en croit les informations transmises ce lundi soir par nos confrères de La Tribune. Les syndicats représentants du personnel de l'entreprise ont en effet été conviés à une session extraordinaire du Comité social et économique, qui aura lieu le 22 juin, en présence de la direction du groupe.
Une réunion avec la direction redoutée par les syndicalistes, qui s'attendent au pire
La prochaine réunion du CSE n'est évidemment pas une bonne nouvelle pour salariés de l'entreprise, surtout lorsque l'on prend connaissance de l'objet de celle-ci : « Un projet de transformation en France ». Le plan, que Nokia n'a pour l'instant pas souhaité commenter, devrait conduire à l'annonce de nouveaux licenciements. C'est ce que redoute une source proche du dossier, qui a accepté de se confier à nos confrères.
« Quand on parle de transformation, il est vrai qu'il y a aussi fréquemment des réductions de personnels », a-t-il indiqué. Il faut dire que les termes « restructuration » ou « transformation » ne sont souvent que synonymes de départs de salariés dans le jargon économique.
Reste à connaître le nombre de collaborateurs qui pourraient perdre leur emploi, déjà menacé par les différents plans de dégraissage entrepris par l'entreprise finlandaise en France.
Difficultés financières, retard sur la 5G, rachat potentiel, changement de direction… Nokia connaît tout sauf l'ennui
Depuis le rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia en 2016, les salariés de l'entreprise ont été habitués à voir leurs collègues franchir définitivement les portes de celle-ci. Alors que la firme employait environ 5 500 personnes juste avant la reprise, en 2015, ce sont quelque 1 200 collaborateurs qui ont depuis quitté le navire bleu et blanc.
Une semaine après le rachat d'Alcatel-Lucent pour 15,6 milliards d'euros en 2016, Nokia avait annoncé la suppression de 1 032 postes. Une annonce qui s'inscrivait alors dans le cadre du plan de réduction des coûts consécutif au rapprochement avec l'entreprise française. Mais cette coupe ne concernait que la Finlande. Pour la France, le groupe avait annoncé la suppression de 400 emplois avant 2018.
En 2019, Nokia annonçait cette fois la suppression de 500 postes en France sur les deux années suivantes, soit près d'un salarié sur dix. Mais en contre-partie, Nokia France a recruté 500 personnes pour booster sa R&D. Aujourd'hui, la marque emploie 5 200 personnes dans l'Hexagone, la moitié en recherche et développement.
Les temps sont durs pour Nokia, en retard par rapport à ses concurrents Ericsson et Huawei sur la 5G (l'entreprise a perdu son plus gros compte chinois, China Mobile) et en proie à des difficultés financières avec une potentielle OPA hostile écartée récemment, ce qui pousserait Donald Trump à vouloir encourager son rachat de façon à affirmer son opposition à Huawei. La firme va qui plus est devoir assurer une transition en haut lieu, puisque Rajeev Suri, Président-directeur général du groupe et salarié de l'entreprise depuis 25 ans, va laisser son fauteuil de patron à Pekka Lundmark à compter du 1er septembre 2020.
Source : La Tribune