Les géants des télécommunications Nokia et Ericsson vont quitter le marché russe.
Des conséquences potentiellement difficiles pour la Russie sont à envisager, dont les réseaux mobiles et internet qui pourraient particulièrement pâtir de ces départs.
Les exemptions de Nokia et Ericsson prennent fin
L'année 2023 va entraîner des changements en Russie déjà l'objet de nombreuses sanctions touchant presque tous les secteurs de son économie.
Ainsi, les géants de télécommunications Nokia et Ericsson ont-ils annoncé qu'ils quitteraient le pays à la fin de l'année. « Nous arrivons à la fin de l'année et c'est à ce moment-là que toutes les exemptions expirent », a expliqué à Reuters le chef de la direction financière d'Ericsson Carl Mellander. « Notre sortie sera complète. Nous n'allons rien livrer à la Russie », a de son côté confirmé le PDG de Nokia Pekka Lundmark.
De quoi entraîner un changement très marqué dans les réseaux russes, les deux acteurs représentant près de 50 % des stations de base du pays. Ils fournissent par ailleurs de nombreux équipements, et surtout les solutions logicielles qui permettent aux réseaux de rester sûrs et opérationnels.
La Russie s'oriente vers des solutions nationales
« Si, probablement, cette situation dure des années, les réseaux cellulaires russes pourraient revenir en termes de couverture à la situation de la fin des années 1990, quand seules les grandes villes et les banlieues les plus riches étaient connectées », explique le chef de la publication moscovite ComNews Leonid Konik. Les vitesses internet pourraient, elles, fortement baisser, alors que les coupures d'appels ou les difficultés à trouver du réseau deviendraient communes.
De leur côté, les autorités russes affichent un visage serein. Le ministre du Développement numérique et de la Communication, Maksut Shadayev, a ainsi expliqué que les quatre grands opérateurs des télécoms russes avaient déjà signé des contrats à hauteur de 100 milliards de roubles (environ 1,36 milliard d'euros) pour acquérir des équipements produits par des sociétés russes.
Le gouvernement compte ainsi une fois encore sur la politique de substitution des importations pour tenir face aux sanctions. Une stratégie qui a déjà permis aux opérateurs de télécoms russes de gagner des parts de marché sur le territoire face à Nokia et Ericsson, celles-ci étant déjà passées en un an de 11,6 % en 2021 à 25,2 % en 2022. Mais est-ce que cela sera suffisant ?
Source : Reuters