Alors que plusieurs voix se sont déjà élevées contre le rachat d'ARM par NVIDIA, dont celle du co-fondateur du géant britannique dès août 2020, c'est au tour des régulateurs anglais de se pencher sur les implications technologiques, économiques, et officieusement politiques, d'une telle acquisition.
Et si les autorités britanniques de la concurrence mettaient finalement leur veto sur le rachat du géant anglais ARM par le colosse américain NVIDIA ? Cette piste mérite d'être prise au sérieux. Car si les deux parties se sont bien mises d'accord sur un rachat, pour un montant total de 40 milliards de dollars, en fin d'année dernière, le gouvernement britannique, lui, voit ce projet d'un mauvais œil… et a décidé de s'en mêler.
Ce 19 avril, le Secrétaire d'État au Numérique anglais a ouvert une enquête visant à déterminer ce que supposerait ce rachat en termes de sécurité nationale. La Competition and Markets Authority (CMA), l'autorité britannique de la concurrence, est chargée de préparer un rapport détaillé sur la question.
Le Royaume-Uni pas certain de vouloir laisser filer ARM
« Le 19 avril 2021, le secrétaire d'État a publié un avis d'intervention d'intérêt public (PIIN), confirmant qu'il intervenait dans la vente, pour des raisons de sécurité nationale […]. La CMA préparera un rapport sur les aspects du rachat liés à la concurrence et à la sécurité nationale », lit-on sur le site du gouvernement anglais.
On apprend que la CMA devra délivrer son rapport au Secrétaire d'État d'ici au 30 juillet prochain. Cette mesure intervient dans un contexte de frictions politiques entre le Royaume-Uni et les États-Unis, tensions apparues sous le mandat de Donald Trump.
Avant l'annonce officielle du projet de rachat d'ARM par NVIDIA, des voix s'étaient par ailleurs élevées pour critiquer cette acquisition. Hermann Hauser, co-fondateur d'ARM, s'était notamment exprimé auprès de la BBC, appelant à « ramener ARM à la maison » après la revente par le japonais SoftBank, et à « permettre à l'entreprise d'entrer en bourse, avec le soutien du gouvernement britannique ».
NVIDIA reste confiante
De son côté NVIDIA ne semble pas s'inquiéter outre mesure de cette annonce. Dans le cadre d'un entretien accordé plus tôt cette semaine à VentureBeat le CEO du groupe, Jensen Huang, a indiqué en filigrane s'attendre à quelques complications avec les régulateurs, mais assure être confiant dans le fait que le rachat soit définitivement validé en 2022.
« Je suis convaincu que les régulateurs verront la sagesse de cette transaction. Elle donnera un élan à l'innovation. Elle créera de nouvelles options pour le marché. Elle permettra à ARM de s'étendre sur des marchés que l'entreprise peine à atteindre par elle-même », a-t-il indiqué ce 17 avril, alors que le gouvernement britannique n'avait pas encore officiellement lancé son enquête.
Et d'ajouter : « Les régulateurs en verront la sagesse, et nos discussions avec eux sont conformes aux attentes et constructives. Je suis convaincu que nous parviendrons à conclure l'accord en 2022, comme nous l'avions prévu au départ, soit dans environ 18 mois ».
Source : Neowin