© Campus d'ARM à Cambridge  © Apollo439 / Wikimedia
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En difficulté financière à la suite de quelques décisions stratégiques discutables et des conséquences de la crise sanitaire sur ses affaires, SoftBank a confirmé son intention de se séparer d'ARM, qu'il avait racheté en 2016. Le géant japonais indique toutefois ne pas vraiment miser sur une cession totale d'ARM contre des liquidités.

C'est confirmé, ARM va bien quitter le giron de la holding nippone SoftBank, au moins en partie. Dans le bilan pour le second trimestre de son activité, le groupe a confirmé son intention de céder le célèbre concepteur britannique de processeurs basse consommation. Une annonce qui contribue à inverser la vapeur pour Softbank, en difficulté ces derniers mois.

Softbank renoue avec les profits après quelques turbulances…

Confronté à des pertes, Softbank aura été contraint de vendre des parts au sein de plusieurs groupes pour permettre à son bilan financier de reprendre des couleurs. Le groupe signe ainsi, sur son Q2 2020, un profit net de 12 milliards de dollars, en grande partie dû à la cession de ses actifs dans l'opérateur américain T-Mobile et le géant chinois du e-commerce Alibaba.

Softbank a aussi pu compter sur les bénéfices engrangés par sa division Vision Fund, qui profite d'actions au sein de groupes comme Uber ou encore Slack, pour un profit estimé à 2,8 milliards, toujours sur le second trimestre.

De quoi rassurer les actionnaires de Softbank après la débâcle de son dernier bilan annuel, frappé par 7,4 milliards de pertes. Ce bilan, le pire de l'histoire de Softbank, avait contraint son CEO, Masayoshi Son, à annoncer la cession massive d'actifs pour lever un total de 41 milliards de dollars. L'idée était alors de réduire la dette de l'entreprise et de financer le rachat d'actions, explique The Register.

ARM à vendre pour continuer de lâcher du lest

Le patron de Softbank, qui estime avoir d'ores et déjà levé 95 % de cet objectif, note que le groupe reste encore en "gestion de crise" et qu'il continuerait à moyen terme de jouer la sécurité. C'est dans ce contexte bien particulier que la mise en vente d'ARM a été confirmée.

Masayoshi Son a notamment confirmé les nombreuses rumeurs faisant état d'offres de rachat pour ARM, mais a indiqué que l'opération serait probablement plus complexe qu'une simple vente directe.

"L'idée de base n'est pas de vendre le tout contre des liquidités", a déclaré l'intéressé dans une intervention auprès des actionnaires de Softbank. "Nous envisageons plusieurs options", a-t-il ajouté, tout en refusant d'indiquer quels acteurs du marché seraient intéressés par un rachat total ou partiel d'ARM.

"L'une des options consiste à rendre l'entreprise publique. La vente partielle est aussi envisageable. La vente totale ou la vente de n'importe quel produit est également une des options", a-t-il conclu, comme pour brouiller les cartes. Masayoshi Son estime néanmoins qu'une introduction d'ARM en bourse pourrait intervenir à l'horizon 2023, comme préalablement projeté. Le temps pour l'entreprise d'atteindre son plein potentiel grâce à la généralisation de la 5G.

Pour rappel, NVIDIA compterait parmi les groupes les plus intéressés par un rachat d'ARM.

Source : The Register