En attendant des jours meilleurs sur le front des processeurs, Intel fait face à de multiples propositions de rachats, pour l'heure sans agressivité.
Résultats en berne, retards techniques et concurrence sans cesse plus importante, Intel traverse sans aucun doute la période la plus difficile de son histoire, et cela n'est pas sans ouvrir certains appétits.
Un nouvel acheteur potentiel des activités du groupe s'est récemment manifesté, mais il semble avoir été accueilli pour le moins froidement par les dirigeants de la firme américaine, qui ne semblent pas décidés à vendre.
La situation précaire d'Intel
Première annonce choc d'un long épisode, le plan de licenciement avec 15 000 suppressions d'emplois prévues pour la fin de l'année 2024 a rapidement été suivi d'une annonce de restructuration des activités d'Intel.
Dans la foulée, nous avons commencé à avoir apparaître de potentiels repreneurs sans toutefois que soient précisés les objectifs réels de ces différents acteurs. Ainsi, mi-septembre, c'est l'Américain Qualcomm qui aurait contacté la direction d'Intel afin d'étudier une possible reprise du groupe.
Seulement quelques jours plus tard, nous avions eu vent du cas d'Apollo Global Management, une société américaine de capital-investissement qui s'est fait une spécialité des dettes et des restructurations d'entreprises. Dans un cas comme dans l'autre, aucune suite n'a pour l'heure été donnée.
Un refus sans ambiguïté
Troisième larron de l'histoire, la société ARM aurait également contacté Intel, si l'on en croit les informations publiées par Bloomberg. Cette prise de contact aurait toutefois tourné court : Intel aurait retourné une fin de non-recevoir.
L'offre évoquée par Bloomberg est toutefois intéressante, car pour la première fois, nous avons des précisions sur le contenu réel. Sans surprise, ARM n'était pas intéressée par l'intégralité du groupe Intel, et son offre laissait complètement de côté toute la partie production, de loin le sujet le plus sensible. Intel Foundry est effectivement au cœur des plans dessinés par le P.-D.G. Pat Gelsinger et son équipe, mais c'est aussi l'activité la plus déficitaire du groupe.
Afin d'élargir ses horizons, ARM aurait eu dans l'idée d'acquérir toute la partie R&D d'Intel, mais ne voulait donc pas s'encombrer avec l'outil de production, une activité qu'ARM délaisse. La firme britannique se contente de dessiner des puces pour d'autres sociétés, lesquelles les feront produire.
Si la capitalisation boursière d'Intel s'est effondrée sur le premier semestre 2024, passant de plus de 200 milliards de dollars à moins de 100, les récentes rumeurs d'acquisition par d'autres sociétés ont fait grimper le cours de son action.
Source : Bloomberg