En grande difficulté, Intel a absolument besoin de renflouer les caisses. Et il semblerait qu'elle ait trouvé la solution pour sortir, du moins pour le moment, la tête de l'eau.
Autrefois leader mondial des puces, Intel traverse une période tumultueuse. La société accumule des pertes colossales dans sa division de fonderie, tandis que le cours de son action a chuté de plus de 50 % depuis le début de l'année. Après avoir opéré plusieurs vagues de licenciements, son P.-D.G., Pat Gelsinger, a présenté toute une série de mesures pour remettre son entreprise sur les rails. Elles incluent une vaste restructuration et la mise en pause de certains projets, comme ses initiatives d'expansion en Europe. Mais visiblement, ce n'est pas assez pour rassurer ses actionnaires.
Besoin de fonds immédiats
Le fabricant a donc pensé à une mesure immédiate pour obtenir des liquidités : vendre au moins une participation minoritaire dans sa filiale Altera, une entreprise spécialisée dans les puces programmables qu'Intel avait acquise pour 16,7 milliards de dollars en 2015. Sa technologie est utilisée dans une variété d'applications, allant des centres de données à l'automobile en passant par les télécommunications et le militaire.
Cette opération pourrait lui rapporter gros, puisqu'Intel cherche à valoriser sa filiale aux alentours des 17 milliards de dollars. En cédant une partie de son activité Altera, Intel obtiendrait des fonds qui pourraient être réinvestis dans des projets stratégiques, en particulier dans son unité de fonderie.
La concurrence rôde
Intel est confrontée à une importante baisse de ses revenus et à une concurrence acharnée de la part d'entreprises comme NVIDIA ou AMD. D'ailleurs, sa situation n'a pas échappé à d'autres acteurs de l'industrie des puces. Les appétits se sont aiguisés : Qualcomm et ARM ont en effet approché la société pour une possible acquisition. De même, la firme de capital-investissement Apollo a envisagé d'investir 5 milliards de dollars dans le fabricant.
De son côté, Pat Gelsinger assurait il y a tout juste un mois qu'Altera représentait un élément essentiel de l'avenir d'Intel. Cette décision soudaine traduit la nécessité de l'entreprise de rapidement engranger des liquidités.