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Une scission des activités afin de répondre à une concurrence nouvelle et de plus en plus féroce ?

Milliardaire américain notamment à la tête du fonds d'investissement Third Point, Daniel Loeb a récemment acquis une importante participation - plus d'un milliard de dollars - au sein de la société Intel. Une participation qui l'incite à évoquer de nouvelles stratégies pour le géant.

Séparer conception et production

Au travers d'une lettre envoyée via le fonds d'investissement Third Point et directement adressée à Omar Ishrak, le P.-D.G. d'Intel, il déplore en premier lieu que la société ait perdu du terrain sur ses concurrents, asiatiques notamment, et de citer les exemples du Sud-Coréen Samsung ou du Taïwanais Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC).

Il regrette également qu'Intel ne soit plus leader sur ses secteurs d'activité historiques. Il est cette fois davantage question de la concurrence d'AMD sur les puces destinées aux ordinateurs et aux centres de données. Daniel Loeb se montre encore plus sévère en soulignant l'absence d'Intel sur l'intelligence artificielle, un secteur dominé par NVIDIA.

Enfin, Daniel Loeb souligne que ses plus importants clients se détournent des puces Intel. Apple, Amazon, Microsoft sont lancées dans la conception en interne de solutions dont elles confient la production à des sociétés d'Asie du Sud-Est. Intel doit donc séparer ses activités de conception de puces des opérations de production des semi-conducteurs.

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Peu probable dans l'immédiat

Compte tenu de l'importance de sa participation, Intel a bien sûr répondu à Daniel Loeb et à son fonds d'investissement. La société indique qu'elle « accepte les contributions de tous les investisseurs sur la manière d'améliorer les investissements des actionnaires » et de préciser avoir « hâte de discuter avec Third Point de leurs idées ».

La réponse de Wall Street ne s'est pas fait attendre et l'action Intel a repris 5% sur la seule journée de mardi. Les positions de tels investisseurs sont à même de faire plier les directions, mais à l'heure actuelle, il paraît difficile de voir Intel changer de cap, au moins sur les deux ou trois années à venir en particulier dans le contexte tendu qui a dominé 2020.

Officiellement, Intel n'a pas l'intention de vendre des sites de production dont il a vanté, il y a quelques jours, la capacité d'adaptation qui a conduit au doublement des productions 10 nm et 14 nm en l'espace de trois ans. De plus, la vente de ses infrastructures pose plusieurs problèmes avec, en premier lieu, celui de l'acheteur ou du partenaire potentiel.

En outre, comme l'explique Reuters, les structures Intel sont tout entières organisées pour répondre à ses propres processus de conception et fabrication : elles ne sont pas aux normes industrielles internationales suivies par d'autres entreprises. Il y aurait donc un nécessaire et important effort d'adaptation à fournir.

Enfin, disposer de ses propres outils de production peut avoir certains avantages en particulier lorsque plusieurs concurrents lancent des produits très demandés en même temps : ce ne sont pas AMD et NVIDIA qui diront le contraire.

Source : Reuters