Les résultats financiers du géant des semi-conducteurs sont si mauvais qu'ils l'obligent à effectuer des coupes très massives dans ses effectifs. Longtemps locomotive dans les processeurs, Intel semble aujourd'hui dépassé par les dernières innovations du domaine.
Le temps est au beau fixe actuellement pour la plupart des grands acteurs de la tech. À une exception près : Intel. La vénérable maison, qui a accompagné pendant plusieurs décennies la très forte croissance du secteur du PC, montre aujourd'hui des signes de faiblesse inquiétants. Une faiblesse illustrée autant par la polémique récente sur l'instabilité des Core de 13ᵉ et 14ᵉ génération que, plus généralement, par des résultats financiers si mauvais que l'on a l'impression que l'entreprise passe à côté de son époque.
Intel, la société qui passe à côté du boom de l'IA
Quand on pense aux fabuleux profits de firmes comme Nivdia, difficile d'imaginer qu'un fabricant de microprocesseurs puisse aujourd'hui aller mal. C'est pourtant le cas d'Intel, qui annonce devoir faire face à une situation financière particulièrement mauvaise.
La société a ainsi expliqué devoir économiser 10 milliards de dollars l'an prochain au niveau de ses dépenses opérationnelles et d'investissement. Elle va ainsi suspendre les dividendes à partir du quatrième trimestre 2024, et surtout opérer un vaste plan de suppression d'emplois, avec 15% de son effectif mis à la porte, soit près de 15 000 personnes.
Logique en un sens. Car si une société comme Nvidia, citée plus haut, croît aussi violemment, c'est qu'elle bénéficie du boom de l'IA, tout comme les géants Samsung et AMD, dont les résultats ont cette semaine dépassé les attentes de Wall Street. « Nos revenus n'ont pas augmenté comme prévu et nous n'avons pas encore tiré pleinement parti des tendances lourdes, telles que l'IA » doit ainsi constater le patron d'Intel, Pat Gelsinger.
Les processeurs ARM, le dernier clou dans le cercueil d'Intel ?
Mais l'intelligence artificielle, aussi populaire soit-elle depuis un peu moins de deux ans, n'est pas le seul raté d'Intel. Comme le disait le PDG de la firme américaine, ce sont plusieurs « tendances lourdes » à côté desquelles Intel est passée.
L'entreprise a ainsi été pendant 25 ans l'entreprise majeure pour ce qui était des processeurs de PC, proposant à chaque génération de nouveaux produits sur architecture x86. Or depuis quelques années, l'architecture ARM, dominante pour ce qui est des smartphones, gagne une place de plus en plus importante dans les ordinateurs.
Ce fut d'abord Apple qui, en 2020, se passait dorénavant d'Intel en lançant sa première puce maison sur architecture ARM pour les MacBook, la puce M1. Derrière, plusieurs concurrents, à l'image de Qualcomm et de sa puce Snapdragon X Elite, avancent eux dans le développement de processeurs à architecture ARM, cette fois destinés aux PC tournant avec Windows. Intel apparaît ainsi attaqué sur tous les fronts, et ne pas avoir réussi à se mettre à niveau. La direction trouvera-t-elle une réponse adéquate ?
Source : TechCrunch