On ne peut plus central sur le marché du processeur mobile, ARM pourrait être revendu par son actuel propriétaire, le Japonais SoftBank. Dans cette perspective, le prix des licences explose, avec une multiplication des tarifs par quatre dans certains cas. On vous explique ce qu'il se passe.
Pour l'instant toujours détenu de manière privé par la holding nippone SoftBank, l'Anglais ARM est à l'origine des licences technologiques utilisées par l'essentiel des constructeurs de puces mobiles du marché. Qualcomm, HiSilicon, MediaTek, Samsung ou plus encore Apple sont des clients d'ARM. Ces marques utilisent ses licences pour concevoir leurs SoC respectifs : Snapdragon, Kirin, Dimensity, A13… et bien d'autres. C'est dans ce contexte de grande dépendance aux technologies d'ARM, que le groupe britannique hausse le prix de ses licences auprès de certains partenaires.
Des tarifs multipliés par quatre dans certains cas
D'après les clients d'ARM concernés, le groupe aurait tout simplement multiplié dans certains cas par quatre le prix de ces fameuses licences. Cette décision unilatérale, appliquée au cas par cas, ne concernerait toutefois pas tous les partenaires du groupe, mais elle encouragerait d'ores et déjà certains d'entre eux à envisager des alternatives pour concevoir leurs puces… la faute à des technologies subitement devenues hors de prix.
Reuters, qui se fait l'écho de ces clients, rapporte que ces hausses tarifaires ne seraient pas justifiées par le perfectionnement technique mis en avant par les représentants d'ARM. Dans les faits, elles pourraient être contre-productives, forçant une part des clients d'ARM à augmenter à leur tour le prix de leurs puces et, in fine, des smartphones, tablettes ou laptops qui en sont équipés.
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ARM sur la voie d'une entrée en Bourse ?
La raison de cette révision des tarifs pratiqués par ARM est liée au contexte économique de la firme. Et pour cause, les intentions de son propriétaire SoftBank sont encore floues.
Alors qu'ARM a le vent en poupe (explosion du marché du smartphone ces 10 dernières années, demande continue et croissante en puces ARM pour ce marché, mais aussi pour les serveurs, et récemment pour Apple et ses Mac sous SoC ARM, entre autres), SoftBank réfléchirait à deux possibilités : revendre le groupe alors qu'il est au plus haut et potentiellement dégager un joli bénéfice après une acquisition en 2016 chiffrée à 32 milliards de dollars, ou effectuer une levée de fonds en vue d'une introduction en Bourse.
En l'état, la première solution permettrait à SoftBank de faire entrer de l'argent dans ses caisses en vue de réduire sa dette. D'après le Wall Street Journal, le géant japonais pourrait revendre ARM afin de réduire sa dette actuelle. Le groupe avait d'ailleurs indiqué vouloir se séparer de 41 milliards de dollars d'actif au printemps…
Reste alors à savoir qui pourrait racheter. Compte tenu du contexte actuel, Apple semble avoir les liquidités et une raison toute trouvée de passer à la caisse : pérenniser son passage à des processeurs ARM.