Ici, la puce mobile Snapdragon 888, pour illustration / © Qualcomm
Ici, la puce mobile Snapdragon 888, pour illustration / © Qualcomm

Promis, juré, Qualcomm va dégainer une puce aussi puissante et économe en énergie que l'Apple M1. C'est en tout cas ce que dit le nouveau CEO de Qualcomm. Nommé le 30 juin dernier, Cristiano Amon est bien sûr de lui… mais il a ses raisons.

Il annonce vouloir lancer un SoC capable d'égaler, voire de surpasser l'excellente puce Apple M1, grâce à des architectures conçues en interne pour ne pas s'enfermer dans l'offre technologique de l'Anglais ARM. À peine une semaine après son entrée en fonction, on peut dire que le nouveau taulier de Qualcomm, Cristiano Amon, voit les choses en grand. Et il a probablement raison. Plus que jamais, le groupe semble effectivement avoir les moyens de ses ambitions.

Nuvia et ses brillants ingénieurs en première ligne

Si Cristiano Amon est aussi clair dans ses intentions, c'est parce que Qualcomm n'est pas resté les bras croisés à regarder Apple briller. La firme a recruté des ingénieurs de renom ces derniers mois, notamment en mettant la main sur Nuvia. Acquise pour 1,4 milliard de dollars en janvier, la start-up fondée en 2019 comptait dans ses rangs de nombreux ingénieurs de haute volée ayant opéré par le passé chez divers ténors de l'industrie. Parmi ces chercheurs de prestige, on peut retrouver Gerard Williams III, ex-architecte CPU en chef d’Apple. Il a par ailleurs occupé ce poste pendant plus de 10 ans. Avant de passer à Nuvia, l'intéressé avait participé à la conception des processeurs Apple Silicon.

Si Qualcomm a mis sur la table une véritable fortune pour s'attacher les services de Nuvia, ce n'est pas uniquement pour les talents dont la jeune firme disposait. La start-up dévoilait il y a un peu plus de deux ans un prototype de puce pour serveurs très prometteur, car équipé de cœurs CPU « Phoenix » capables de renvoyer méchamment dans les cordes les puces concurrentes d'Intel et d'AMD sur le plan des performances et de l'efficacité énergétique. Exactement comme l'a fait Apple l'année dernière avec son SoC M1. Autant dire que ce rachat est stratégique pour Qualcomm, qui compte en tirer tous les avantages possibles.

Cristiano Amon, nouveau CEO de Qualcomm / © Qualcomm
Cristiano Amon, nouveau CEO de Qualcomm / © Qualcomm

Ne pas s'enfermer chez ARM

Dans un entretien accordé à Reuters, Cristiano Amon a d'ailleurs indiqué avoir l'intention d'exploiter à terme des cœurs CPU conçus en interne pour ne plus compter uniquement sur les licences traditionnellement proposées ARM. Les technologies développées originellement par Nuvia et enrichies sous pavillon Qualcomm devraient donc jouer un rôle important dans ce changement de paradigmes.

Le Britannique ARM (qui fait toujours l'objet d'un projet de rachat controversé par NVIDIA) est maintenant vu comme une sorte de roue de secours par le nouveau patron de Qualcomm. « Si ARM, avec qui nous entretenons des relations depuis des années, développe un jour un processeur meilleur que ce que nous pouvons construire nous-mêmes, nous aurons toujours la possibilité d'obtenir une licence de ARM » a-t-il indiqué.

Comme le note Android Authority, le rachat de Nuvia en début d'année pourrait permettre à Qualcomm de délivrer un premier SoC entièrement conçu en interne dès 2022. La balle sera alors, aussi, dans le camp de Microsoft qui devra s'assurer d'exploiter les pleines capacités de cette futures puce sur le plan logiciel… avec Windows 11.