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Fin novembre, Samsung a officialisé la construction d’une nouvelle usine de semi-conducteurs aux États-Unis, plus précisément au Texas. Montant de l’opération : 17 milliards de dollars.

Mais l’entreprise coréenne aurait encore un peu d’argent de côté : la bagatelle de 34 milliards de dollars pour certains, carrément 100 milliards pour d’autres, qui pourrait lui servir à acquérir des entreprises, notamment européennes.

Samsung vs TSMC

Sur le secteur des semi-conducteurs, il y a actuellement deux sociétés qui maîtrisent les processus de fabrication de pointe (5 nm et 4 nm) : le Taïwanais TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) et Samsung Foundry. Le premier compte des clients emblématiques comme Apple, AMD, désormais Intel et prochainement les RTX 4000 de NVIDIA en 5 nm (les actuelles RTX 3000 sont fabriquées par Samsung en 8 nm ; en revanche le GPU A100 l’est en 7 nm par TSMC).

Comme vous le constaterez dans les tableaux ci-dessous, l’avance de TSMC sur Samsung est incontestable. Bon, à la décharge de Samsung, la firme coréenne n’est pas qu’une fonderie de semi-conducteurs, contrairement à TSMC.

TSMCSamsung
© The Information Network

Cependant, la construction de la nouvelle usine aux États-Unis en témoigne, Samsung Foundry n’a pas l’intention de baisser les bras face à son rival. Dotant plus que les nœuds 3 nm et 2 nm qui se profilent à l’horizon marqueront un cap avec l’abandon des transistors FinFET au profit d’autres technologies, encore plus complexes (GAA, gate-all-around).

Une enveloppe de dizaines milliards de dollars pour faire quelques acquisitions

Selon un rapport publié par Business Korea, Samsung disposerait d'environ 34 milliards de dollars pour réaliser des acquisitions. Dans son viseur, des clients et partenaires de TSMC, dont plusieurs sont européens : NXP Semiconductor, une entreprise néerlandaise spécialisée dans les semi-conducteurs automobiles, le groupe allemand Infineon Technologies, la société franco-italienne ST Microelectronics, la branche microcontrôleurs de l’Américain Texas Instruments ainsi que le Japonais Renaissance Electronics.

Toutes ces sociétés jouissent d’une forte renommée dans leur domaine et toutes ne seraient certainement pas enclines à rejoindre le giron de Samsung. Cependant, si Business Korea évoque un budget de 34 milliards pour les convaincre, l’United Daily News (UDN) mentionne carrément 100 milliards de dollars. Une somme potentiellement plus persuasive…

Pour Samsung, ces acquisitions seraient à la fois l’occasion de se renforcer et de priver TSMC de certains de ses partenaires. Notez quand même que les ambitions de la firme coréenne pourraient se heurter à celles de l’Union européenne : en avril, Reuters rapportait que l’UE souhaitait créer une alliance regroupant STMicroelectronics, NXP, Infineon et ASML afin de réduire la dépendance du Vieux Continent à l'égard des fabricants de puces étrangers. Bref, affaire à suivre.