Et bien, pas grand-chose à vrai dire, car mis à part monter un beau spectacle lors de son AXA Crash Show, la compagnie d'assurance ne fait rien d'autre que réduire sa propre crédibilité.
Ce spectacle, n'apportant aucune connaissance supplémentaire viable sur la fiabilité des Tesla, et plus largement des véhicules électriques, a simplement conduit au gaspillage d'une Model S.
Vos cotisations d'assurance sont « finement » réinvesties
Tout part d'une étude du département délégué à la recherche et la prévention de la compagnie d'assurance AXA. Dans le communiqué de presse, le responsable du département, Michael Pfäffli, annonce qu'AXA cherche à prouver que les accidents impliquant au moins un véhicule électrique (VE) causent 50 % de dommages en plus à ce dernier, par rapport à un véhicule thermique.
La cause, selon M. Pfäffli, serait notamment liée à la puissance accrue des VE, qui plus est à l'accélération. Il s'appuie sur une enquête de l'étude Mobilité d'AXA dans laquelle 60 % des répondantes et répondants affirment que le risque d'accident serait plus important avec un modèle électrique par rapport à un thermique.
Tout cela fleure bon le dossier à charge, surtout quand la vidéo de la mise en test, impliquant une Tesla Model S, apparait en ligne le 25 août dernier. On y voit notamment un véhicule de la marque tracté par un câble attaché à une Tesla Model Y. Le but de la démonstration, qui se déroule en Suisse devant 500 personnes, est d'illustrer que le soubassement (de la Model S ? Des voitures électriques ?) contrairement à l'habitacle, serait plus vulnérable aux collisions.
Rien de bien scientifique là-dedans, surtout quand des tests bien plus fiables mettent en avant une sécurité presque optimale selon les critères d'Euro NCAP en 2022.
De plus, la Model S testée dans la vidéo est… dépourvue de batterie. Alors que le poids de ces mêmes batteries avoisine jusqu'à un quart de la masse totale d'un VE, et qu'AXA n'a pas spécifié avoir lesté ledit véhicule, voilà qui devient gênant. L'impact et le résultat de la collision seraient donc nécessairement différents avec une voiture normalement équipée.
Démontrer le risque d'incendie causé par une batterie de VE… sans batterie dans le véhicule-test
Ajoutons que, toujours dans ce crash-test, AXA souhaite montrer le danger que constituent les incendies de batteries de véhicules électriques. Rappelons une nouvelle fois que le modèle présent dans la vidéo n'en est pas pourvu (!), et que le feu visible dans la seconde partie du tournage est en fait déclenché… avec de la pyrotechnie.
Contacté par 24Auto.de, le bureau AXA de Cologne (Allemagne) a répondu que « pour des raisons de sécurité, il n'a pas été possible d'allumer un véritable feu de batterie lors d'un événement réunissant environ 500 personnes, c'est pourquoi un incendie avec pyrotechnie a été mis en scène ». Si la compagnie d'assurance cherche à justifier de potentielles augmentations de tarif pour ses assurances couvrant les véhicules électriques, ce n'est pas avec de telles supercheries qu'elle risque de convaincre qui que ce soit.