Tosh is Back ; après avoir traversé une crise importante ces dernières années, l'entreprise réussit son retour en développant une politique axée autour de trois piliers. Interview.
Les 13 et 14 mars 2019, Toshiba Electronics Europe présentait ses disques durs internes et externes à destination du grand public et des professionnels lors du salon IT Partners 2019. L'occasion pour Clubic de faire le point sur la santé de l'entreprise japonaise, qui a traversé une succession de crises ces dernières années, et sur ses nouveaux disques durs, qui montent en gamme.
Toshiba Electronics Europe GmbH est la division européenne de composants électroniques de Toshiba Electronic Devices and Storage Corporation. Elle fournit les marchés européen, africain et moyen-oriental. Pour évoquer la situation actuelle de la société, nous avons rencontré le directeur des ventes France et Italie de Toshiba Electronics Europe GmbH, Hubert de Montaignac, en marge de l'événement.
Interview de Hubert de Montaignac, Directeur des ventes France et Italie de Toshiba EE GmbH :
Comment se porte la société Toshiba, après avoir traversé une période de troubles ?La marque Toshiba reste associée aux valeurs de marque qui sont propres aux entreprises japonaises, dans lesquelles on va trouver prioritairement la qualité de nos produits. C'est quelque chose qui est extrêmement important pour le groupe, puisqu'il a principalement son activité dans le monde de l'intégration, qui couvre l'essentiel de notre chiffre d'affaires.
Au niveau de la distribution de nos produits, nous nous appuyons sur la forte expertise de Toshiba sur ses gros clients au niveau mondial, dans tous les domaines, que ce soit dans le domaine de l'IT, celui des GAFA ou autres. Globalement, le groupe a subi un vrai séisme, en l'espace de trois ans, avec des problèmes financiers majeurs, un changement de gouvernance et une nouvelle politique d'entreprise pour se consolider autour de trois piliers majeurs. Le premier étant celui du power, pour tout ce qui est centrale électrique notamment, le second étant celui de l'industrie lourde et le troisième étant tout ce qui est composants à partir des semi-conducteurs des disques durs.
Après, il y a d'autres activités qui font l'objet d'accords avec d'autres marques ou acteurs, qui portent la marque de Toshiba ou pas. À la fin de l'année, nous allons montrer des résultats très attendus par le marché financier. Nous voulons redonner confiance au marché, avec des résultats positifs. Dans chacun des piliers, nous avons notre propre plan de développement à trois ans sur le stockage.
« En France, c'est l'activité des copieurs qui génère le plus d'emplois »
Aujourd'hui, lorsqu'on entend le nom de Toshiba en France, nous avons tout de suite en tête l'image des disques durs et des téléviseurs. Mais ce n'est pas que ça...
Il y a plusieurs activités. Aujourd'hui, pour le grand public, la plus connue reste le stockage. Il y a également les télévisions, c'est une licence Toshiba que l'on trouve chez certaines enseignes. Ensuite, il y a l'activité copieurs, qui reste importante même si elle n'est pas trop orientée B2C. Puis il y a l'activité PC qui va évoluer prochainement. Il y a également la climatisation, qui reste très importante. Récemment, il y a eu une joint-venture avec Carrier, qui va évoluer pour se concentrer sur la marque Toshiba. Nous avons par ailleurs laissé tomber l'activité médicale. Il y a également des activités industrielles, absolument inconnues du grand public... et nous travaillons notamment beaucoup sur le développement des batteries, via Toshiba Electronics Europe, qui sont des batteries à rechargement rapide avec une technologie propre, qui s'adressent au marché des bus de transports publics en batterie. De véritables batteries pour transports en commun.
Les technologies propres justement, est-ce un secteur sur lequel Toshiba veut miser ?
Nous avons un programme en interne. En termes de produits, des activités sont orientées dans ce domaine, notamment du côté des copieurs avec le papier réimprimable, qui s'efface et qui peut être réutilisé ensuite.
Combien de personnes travaillent pour le groupe Toshiba en France environ aujourd'hui ?
Nous avons des commerciaux, mais aussi une unité de production à Dieppe, pour la fabrication du toner pour les imprimantes. Il y a un site de logistique également. Il faut savoir qu'en France, c'est l'activité issue des copieurs qui génère le plus d'emplois. L'activité copieur intègre toutes les filiales de distribution en France. Chaque distributeur exclusif a été racheté il y a très longtemps et est devenu une filiale. Nous devons tourner autour de 2 000 salariés. Le reste, ça concerne la vente, les commerciaux.
Des disques durs aux capacités rehaussées
À l'occasion du salon IT Partners, Toshiba Electronics Europe a présenté différents disques durs externes et internes, qui s'adressent à divers publics et qui vont petit à petit être proposés à la vente.Parmi eux, on retrouve les disques durs internes 3,5 pouces N300 NAS Hard Drive (N300) qui étaient déjà proposés en versions 4,6,8 et 10 To et qui existent désormais en versions 12 et 14 To. Ces deux derniers présentent l'avantage d'être scellés à l'hélium, ce qui réduit leur consommation d'énergie tout en gagnant en capacité de stockage. Ils disposent aussi d'une mémoire tampon de 256 Mo et offrent une vitesse de rotation de 7 200 tours/minute.
Le disque dur interne X300 Performance Hard Drive de 3,5 pouces monte en gamme également. Destiné à la haute performance et au gaming, il peut offrir une capacité de stockage allant jusqu'à 14 To de stockage. On note aussi une mémoire tampon jusqu'à 256 Mo et une vitesse de rotation de 7 200 tours/minute. Comme pour la série N300 NAS, les versions 12 et 14 To sont aussi étanches et scellées à l'hélium.
Enfin, en début d'année, Toshiba avait annoncé ses nouveaux modèles externes portables sur l'ensemble de la gamme Canvio (Advance, Basics, Premium, Ready), avec une capacité revue à la hausse, de 4 To. « Cette capacité croît énormément en France, et nous permet d'ailleurs de rattraper un peu le retard qu'on avait sur d'autres pays européens, où le 2 et le 4 To étaient prédominants, alors que nous restions avec du 500 et du 1 To », nous indique d'ailleurs Hubert de Montaignac. L'arrivée du 4 To était très attendue par les clients de Toshiba, même si pour l'instant on attend encore leur disponibilité en France.