C'est officiel. L'Union européenne (UE) réfléchit à un nouveau programme visant à stimuler l'industrie de semi-conducteurs, après le succès très relatif de son premier Chips Act.

La Commission européenne. © Christophe Licoppe / Shutterstock
La Commission européenne. © Christophe Licoppe / Shutterstock

Cette annonce, faite par Henna Virkkunen, responsable numérique de la Commission européenne, survient peu de temps après une lettre ouverte de 54 parlementaires à ce sujet. Dans un contexte géopolitique toujours incertain, ils ont demandé à ce qu'un « Chips Act 2.0 » soit mis en place.

Considérés comme une technologie clé, les semi-conducteurs suscitent les convoitises de toutes les grandes puissances mondiales. Plusieurs d'entre elles ont déployé des plans nationaux pour stimuler la production locale. Objectif : ne plus dépendre d'un autre pays pour accéder à ces composant essentiels des appareils électroniques, intelligences artificielles (IA) et voitures intelligentes.

Chips Act 2 en préparation ?

Élaboré en 2022 en réponse à une initiative similaire aux États-Unis, le Chips Act avait pour objectif de doubler la part de marché européenne dans le secteur des puces électroniques d'ici à 2030. À hauteur de 43 milliards d'euros, il n'a pas rencontré le succès escompté, mais a tout de même empêcher une détériotation plus poussée de l'industrie.

« Nous planifions les prochaines étapes du Chips Act, car nous constatons que nous n'atteignons pas les objectifs que nous nous sommes fixés, et qu'il faut donc en faire plus », constate Henna Virkkunen. « Je me suis également rendu compte qu'il existe déjà un fort soutien en faveur d'un Chips Act 2 », a-t-elle poursuivi.

Le second programme devrait avoir pour mission de renforcer les chaînes d'approvisionnement, combler les lacunes en matière de fabrication de puces et d'emballage. Actuellement, un groupe de neuf pays travaille sur des recommandations allant dans ce sens. Il rendra ses conclusions à la Commission européenne avant cet été.

Les semi-conducteurs revêtent désormais un enjeu politique majeur. © Gorodenkoff / Shutterstock
Les semi-conducteurs revêtent désormais un enjeu politique majeur. © Gorodenkoff / Shutterstock

Un plan d'action pour l'IA également

L'idée est d'agir vite, la souveraineté étant un enjeu crucial. « Les récents développements géopolitiques ont montré que l'Europe ne peut pas considérer comme acquis l'accès continu aux technologies avancées », alertent les parlementaires.

Dans cette optique, l'UE veut aussi accélérer ses efforts dans le domaine de l'IA. Le 9 avril prochain, les commissionnaires se prononceront sur un plan d'action majeur afin de développer la technologie localement. Il portera, notamment, sur l'infrastructure, l'accès aux données et les compétences.

Source : Reuters