IBM doit faire face à une enquête menée par l'Union européenne pour un abus présumé de sa position dominante sur le marché des mainframes. Ce sont deux enquêtes séparées qui visent Big Blue, lancées suite à deux plaintes d'éditeurs de logiciels, a expliqué la Commission européenne dans un communiqué. Selon IBM, les plaintes en question seraient le résultat d'une campagne lancée par des satellites de ses concurrents, menés par Microsoft.
La Commission européenne, dont les politiques anti-monopole s'appliquent dans les 27 Etats-membres, a déjà sanctionné plusieurs entreprises américaines pour des causes similaires, dont Microsoft. Dernière amende en date : Intel a été forcé de payer 1,06 milliard d'euros l'an dernier.
« La Commission est soucieuse du fait qu'IBM aurait utilisé des pratiques anti-concurrentielles avec comme but de verrouiller le marché des services de maintenance, » a expliqué l'Union européenne dans son communiqué, « en particulier en restreignant ou repoussant l'accès à des pièces détachées dont IBM est l'unique fournisseur. »
Mais IBM se défend de telles pratiques, estimant dans un communiqué qu'« il n'y a aucun fondement dans ces allégations faites par Microsoft et ses affidés. Certains concurrents d'IBM qui ont été incapables de gagner sur la place de marché en investissant dans des innovations fondamentales veulent aujourd'hui que les régulateurs leur créent une position sur le marché qu'ils n'ont pas gagnée. »
La première enquête de la Commission contre Big Blue fait suite à des plaintes des éditeurs T3 Technologies et Turbo Hercules, et induit qu'IBM tenterait de lier le matériel de ses mainframes à son logiciel, selon la Commission. La seconde enquête porterait sur des pratiques discriminatoires à l'encontre de fournisseurs concurrents de services de maintenance. Avec la sortie très récente du nouveau mainframe zEnterprise et des ventes moyennes de 3,4 milliards de dollars par an pour les six dernières années, l'affaire ne devrait pas être prise à la légère par la Commission.