Un ingénieur d'Intel, Paul Fahey, a estimé que Rambus était seul responsable de son échec dans l'affaire qui l'oppose à Hynix et Micron au sujet d'une possible entente anti-compétitive. L'enjeu est énorme - 3,95 milliards de dollars de préjudice estimé par Rambus - et l'accusation de ce dernier grave : Hynix et Micron se seraient entendus sur les prix de leur mémoire et auraient mis à mal la RDRAM. Faux, selon Fahey, qui estime que le fabricant était simplement moins compétent.
Un ingénieur d'Intel vient de faire une déclaration qui a l'allure d'une bombe pour Rambus, en procès contre Hynix et Micron Technology. Il accuse ces deux derniers de s'être entendus illégalement pour faire baisser les prix de leur mémoire, à l'époque où lui-même commercialisait à prix d'or sa RDRAM. Pour Rambus, qui ne fabrique pas les puces qu'il conçoit, le préjudice est de taille : 3,95 milliards de dollars. Une somme qui serait automatiquement multipliée par trois selon la loi californienne, qui attribuerait ainsi 11,9 milliards de dollars de dommages à Rambus en cas de victoire.
Seulement pour Paul Fahey, cité par la défense d'Hynix, l'affaire est beaucoup plus simple : l'ingénieur d'Intel estime que la seule entreprise à blâmer pour l'enfermement de la RDRAM de Rambus dans un marché de niche est... Rambus. Pour lui, la technologie de Rambus était imparfaite car ses ingénieurs « étaient moins compétents et travaillaient moins dur » que la concurrence.
A l'époque, Fahey supervisait le développement de la RDRAM en lien avec Rambus. Une technologie abandonnée par Intel en 2003. Hynix et Micron auraient tout au plus « bien tiré leur épingle du jeu en montrant à Intel que sa relation avec Rambus était au minimum branlante, » si l'on en croit l'analyste Michael Cohen, interrogé par Business Week. Une analyse visiblement suivie par les investisseurs, qui ont sanctionné l'action Rambus de 19% depuis le début du procès. Et par Intel, convaincu par l'insistance de Rambus à blâmer Hynix et Micron que sa relation avec le fabricant était « ruinée », selon William Swope, un ancien responsable de la stratégie d'Intel également entendu au procès.