L'emballement lié au décollage du cloud computing est retombé. Ainsi, les « SSII redescendent peu à peu de leur nuage », annonce Xerfi dans son étude sur les services informatiques en Europe pour l'année 2012. Le secteur devrait stagner pour atteindre un chiffre d'affaires d'environ 146 milliards d'euros. « Il devrait même figurer parmi les marchés régionaux qui enregistreront les plus faibles croissances ces prochaines années », commente l'auteur, Alessandro Schiliro.
Malgré la volonté de l'Union européenne de baser une partie de son essor économique sur le numérique, force est de constater que le climat actuel n'est pas favorable à l'évolution des SSII. En premier lieu, Xerfi pointe du doigt la crise : « Rigueur oblige, les entreprises européennes resserrent leurs budgets informatiques. » Dans un deuxième temps, l'étude observe une fragmentation du marché, indiquant que « la faible interopérabilité des systèmes entre les pays membres et l'insuffisance de normes et standards dans l'UE sont autant de barrières freinant l'accès des SSII à de nouveaux marchés ».
Xerfi met également en cause la concurrence venue d'Inde. Entre 2007 et 2011, les sociétés indiennes ont ainsi vu leur chiffre d'affaires européen croître en moyenne de 25% par an, contre un taux de croissance annuel moyen de 5 à 10% pour les SSII européennes. Une croissance des sociétés indiennes portée surtout par des « avantages compétitifs », relève l'auteur.
Pour sortir de ce marasme, quels sont les leviers possibles ? Selon Alessandro Schiliro, il faut investir dans les segments prometteurs, comme le cloud, car « cela permet de diversifier les sources de revenus et donc réduire les risques ». Enfin, il préconise de multiplier les partenariats et les acquisitions stratégiques. Objectif : partager des compétences et dégager des synergies « afin de renforcer sa part de marché sur un segment précis ». Xerfi illustre son propos par la fusion entre Atos et la branche SSII de Siemens en 2011.
Sur le long terme, la croissance des SSII semble se trouver du côté de l'internationalisation, estime l'étude. D'ici à 2015, le rythme de croissance sur le Vieux continent ne devrait pas excéder 3%.