Cinquième trimestre de perte consécutive pour STMicroelectronics. Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs fait état, pour son quatrième trimestre fiscal, d'une perte nette de 428 millions de dollars, contre 11 millions l'année précédente à la même période. Ce trou est principalement causé par une provision de charges de 544 millions de dollars liée au désengagement à venir de sa coentreprise de puces pour téléphones mobiles ST-Ericsson.
Alors que le groupe totalise sur l'ensemble de l'exercice 2012 une perte opérationnelle de 2 milliards de dollars - contre un profit de 46 millions en 2011 - il indique qu'il pourrait avoir besoin de 300 à 500 millions de dollars pour mener à terme son retrait de ST-Ericsson, qui doit prendre effet en septembre de cette année. De nouvelles provisions à venir, qui n'arrangeront pas les finances de la société.
Pour le trimestre écoulé, le chiffre d'affaires de STMicroelectronics a reculé de 1,4% sur un an, à 2,2 milliards de dollars. Un résultat qui dépasse d'une courte tête les anticipations des analystes, mais qui ne permet pas au groupe de relever la tête sur l'année. En douze mois, les revenus ont en effet glissé de près de 13%, pour atteindre les 8,5 milliards de dollars.
Les analystes voient le risque lié à ST-Ericsson s'éloigner
Au-delà de la « morosité du marché européen » et d'un « deuxième semestre difficile dans l'industrie des semi-conducteurs », avancés par Carlo Bozzoti, p-dg, pour expliquer ce bilan, STMicro a surtout souffert des mauvaises ventes de Nokia. Le principal client de ST-Ericsson, malmené dans l'industrie des smartphones, a observé ses ventes dégringoler de 63% en septembre et de 66% en décembre.
A elle seule, la branche Mobile a été responsable de près de la moitié de la perte opérationnelle du groupe, soit 885 millions de dollars sur l'année, pour un chiffre d'affaires en repli de 13% à 1,3 milliard de dollars. La branche de puces pour l'automobile a également reculé, de 7%, à 1,6 milliard. Principaux contributeurs aux recettes, les puces analogiques et capteurs MEMS ont aussi décliné, de 5%, à 3,2 milliards.
Dans la continuité, STMicroelectronics s'attend à voir son chiffre d'affaires perdre encore du terrain au premier trimestre, de l'ordre de 7%. prévision assortie d'une baisse « très significative » des recettes de ST-Ericsson. Le groupe indique enfin maintenir ses objectifs de réduction des dépenses opérationnelles d'environ 600 millions de dollars par trimestre d'ici le début de l'année prochaine.
Pour autant, les analystes ont salué « la vitalité des activités principales » de l'entreprise franco-italienne et ont estimé que « les risques liés à ST-Ericsson s'amenuisent ». Le groupe « perçoit les premiers signes d'une reprise modérée du marché, ce qui devrait encourager les investisseurs », souligne pour sa part la Société Générale. Cette perspective a relancé le titre de 4% en ouverture de séance à la Bourse de paris, à 6,6 euros.