Juniper Networks mise sur la virtualisation pour doper sa croissance

Olivier Robillart
Publié le 06 novembre 2014 à 16h58
Après avoir publié des résultats décevants, Juniper Networks cherche des relais pour sa croissance. Pour anticiper la demande des entreprises et autres fournisseurs de cloud, le groupe tente une percée dans le domaine de la virtualisation.

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Juniper Networks est au milieu du gué. Le groupe américain bataille dans un secteur dont la croissance est à la merci de ses clients traditionnels (opérateurs Télecom, fournisseurs cloud...). Ces derniers résultats financiers résument la tendance, le segment dédié aux routeurs rapporte désormais moins, le groupe cherche à donc étendre ses domaines de compétence.

Face à cette transformation du secteur, le groupe américain mise tout d'abord sur les besoins traditionnels en matière de réseau et sur la croissance des équipements connectés. « En 2020, le monde comptera 40 milliards de terminaux connectés, une croissance portée par le M2M. Il faudra également compter sur 5,3 milliards de tablettes et smartphones en circulation sans oublier les petits équipements connectés qui échangent de la donnée et communiquent avec les terminaux et les utilisateurs » nous explique Brad Brooks, vice-président exécutif et responsable marketing de Juniper Networks.

Pour l'éditeur, le besoin d'un réseau capable de faire communiquer l'ensemble des terminaux et objets connectés existe toujours quand bien même les attentes des professionnels évoluent. Les opérateurs télécom aspirent, par exemple, à devenir en quelque sorte des fournisseurs de services cloud. Il revient donc aux acteurs du réseau d'accompagner ces attentes.

Des « turbulences » dans le cœur de métier

Juniper opère dans un secteur des télécoms contraint. Les derniers résultats financiers témoignent de cette contraction, en particulier sur le marché américain. La baisse des dépenses des opérateurs a en effet des conséquences sur le groupe, son chiffre d'affaires accusant ainsi une baisse de 5% par rapport à l'an dernier, à 1,12 milliard de dollars.

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Même si le résultat net du groupe américain reste en progression, à 103,6 millions de dollars contre 99,1 millions en 2013, Juniper doit composer avec une diminution des ventes de certains de ses produits phares, en particulier les routeurs de cœur de réseau. Ce segment a en effet connu une baisse de 12% des ventes.

Cette chute s'explique par le fait que plus de la moitié de l'activité de Juniper Networks est réalisée aux Etats-Unis, marché dans lequel la demande a clairement ralenti. Pour Brad Brooks, « le problème n'est pas tant la tendance sur le marché mais le manque de visibilité aux Etats-Unis. Je ne doute pas des besoins actuels des opérateurs mais nous n'essayons pas d'anticiper trop en amont ce que sera notre chiffre d'affaires sur les prochains trimestres ».

Une réserve bienvenue alors que le groupe table, pour le dernier trimestre, sur un chiffre d'affaires en baisse compris entre 1,025 et 1,075 milliard de dollars. « Nous connaissons actuellement des turbulences », reconnaît Paul Gainham, directeur du marketing pour la zone EMEA. « IBM, Alcatel-Lucent traversent aussi une période difficile mais cela devrait rester temporaire, car nous attendons un rebond dès 2015 », poursuit-il.

Miser sur la virtualisation

Pour contrebalancer cette baisse dans les dépenses, Juniper mise désormais sur le secteur du NFV (Network Functions Virtualization). Le groupe annonce à ce titre qu'il va proposer un nouvel outil, un « routeur virtualisé » baptisé vMX. Par ce produit, la firme apporte à ses clients un moyen de déployer rapidement un réseau et des applications en cloud.

vMX fonctionne en sus à la plateforme de routage maison et permet de mettre en branle rapidement un réseau. « Les opérateurs mobiles vont de plus en plus lancer des services virtualisés pour leurs clients, dans le domaine de la sécurité par exemple. Nous ne sommes finalement qu'au début du marché du NFV car celui-ci doit s'étendre dans les 5 voire 10 années prochaines », explique Paul Gainham.

Juniper étend donc son portefeuille et mise sur un marché (NFV et SDN compris) qui pourrait dépasser les 10 milliards d'euros à l'horizon 2018, selon le cabinet Infonetics. Il espère ainsi trouver de nouvelles clés pour sa croissance.

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Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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