Certains acteurs de l'open source ont bien fini 2012. La circulaire du Premier ministre Jean-Marc Ayrault encourageant, le 24 septembre, les administrations à avoir recours aux logiciels libres a porté ses fruits. En octobre, Linagora a décroché le plus gros marché public accordé à une PME dans le domaine du support informatique.
La direction générale des Finances publiques (DGFIP) lui a confié le « marché de support à l'usage logiciels libres » du ministère de l'Économie et des Finances pour les 4 prochaines années. Linagora devra orchestrer le support de plus de 200 composants open source et assurer la coordination des 25 PME et TPE avec lesquelles elle s'est associée pour remporter ce marché. Montant estimé entre 15 à 20 millions d'euros.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, la SSLL (Société de services en logiciels libres) Linagora a aussi été référencée comme prestataire d'une offre de services portant sur du conseil et du support aux logiciels libres dans le « catalogue » de l'Union des groupements d'achats publics (Ugap), la seule centrale généraliste d'achats publics.
Pour Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, « c'est la reconnaissance par l'administration de l'excellence de nos solutions et de nos offres de services. Ce marché va constituer un relais fort de croissance dans les prochaines années. C'est vraiment une nouvelle page pleine de promesses qui s'ouvre pour Linagora ».
Cette réussite résume la profonde mutation du secteur de l'open source. Pénalisé à ses débuts par une « image d'amateurisme » (logiciels pas assez aboutis, équipes peu nombreuses et pas disponibles...), il est aujourd'hui reconnu pour ses nombreuses qualités que nous allons développer dans ce dossier.
La mentalité des clients a également évolué. Au début des années 2000, les quelques entreprises spécialisées dans l'open source commençaient toujours par leur expliquer ce qu'était ce concept. À l'époque, il n'était pas rare non plus d'entendre des responsables de PME demander si un logiciel libre de bureautique était capable d'ouvrir un fichier Office de Windows... Dix ans plus tard, leur préoccupation majeure est de connaître les performances desdits programmes. C'est la preuve que ces applications ont acquis aux yeux des professionnels une maturité évidente.
Résultat, ce secteur ne connaît pas trop la crise ! En France, l'open source a généré 2,5 milliards d'euros en 2011, ce qui représente 6 % du marché des services IT, selon une étude du cabinet Pierre Audoin Consultants. Mais paradoxalement, le dynamisme de ce secteur (30 % de croissance par an) produit un important gisement d'emplois futurs qui ont du mal à être pourvus par le système éducatif actuel, pour qui les développements logiciels sont encore perçus comme une voie inférieure...
Un constat amer démontré par l'étude réalisée par le Réseau francilien des entreprises du logiciel libre (Ploss), en partenariat avec le Conseil national du logiciel libre (CNLL) et l'Association francophone des utilisateurs du libre (Aful). Selon cette enquête, les sociétés spécialisées dans l'open source ont créé 1 000 emplois en 2011, 1 250 en 2012 et s'apprêtent à recruter environ 1 500 personnes en 2013.
L'appétit des géants pour l'open source
Sur le plan technologique, les solutions open source sont une source intarissable d'innovations qui intéressent les grands éditeurs. Il y a quelques années, VMware s'est offert Springsource (spécialiste des frameworks d'applications et des outils d'administration) pour 420 millions de dollars. Autre exemple : Zimbra tombe dans l'escarcelle de Yahoo! en 2007 pour 350 millions de dollars.
Voici cinq acquisitions qui ont particulièrement marqué les esprits :
- Oracle / Sun : 7,4 milliards de dollars en 2009
- Attachmate / Novell : 2,2 milliards de dollars en 2010
- Sun / MySQL : 1 milliard de dollars en 2008
- Red Hat / Cygnus Solutions : 674 millions de dollars en 1999
- Citrix / XenSource : 500 millions de dollars en 2007.
L'open source a acquis aujourd'hui ses lettres de noblesse. Bénéficiant souvent d'une forte communauté de développeurs et d'utilisateurs, ces logiciels sont stables et les bugs et failles de sécurité sont rapidement détectés et corrigés. Ce bref constat a amené de nombreuses entreprises publiques et privées à franchir le pas. Cinq arguments peuvent être mis en avant :Sur le plan technologique, les solutions open source sont une source intarissable d'innovations qui intéressent les grands éditeurs. Il y a quelques années, VMware s'est offert Springsource (spécialiste des frameworks d'applications et des outils d'administration) pour 420 millions de dollars. Autre exemple : Zimbra tombe dans l'escarcelle de Yahoo! en 2007 pour 350 millions de dollars.
Voici cinq acquisitions qui ont particulièrement marqué les esprits :
- Oracle / Sun : 7,4 milliards de dollars en 2009
- Attachmate / Novell : 2,2 milliards de dollars en 2010
- Sun / MySQL : 1 milliard de dollars en 2008
- Red Hat / Cygnus Solutions : 674 millions de dollars en 1999
- Citrix / XenSource : 500 millions de dollars en 2007.
La flexibilité
L'adaptabilité des logiciels libres leur confère une capacité de répondre aux besoins des utilisateurs en toute indépendance technologique et aux besoins des développeurs sans les limites imposées par un calendrier unique d'éditeur. Cette souplesse et cette indépendance vis-à-vis des éditeurs apparaissent même comme un argument majeur, qui arrive avant celui du coût.
Des coûts moins élevés
Rien ne vaut un exemple. Il se passe outre-Rhin. Le passage de Windows vers Linux et OpenOffice a permis à la ville de Munich d'économiser 4 millions d'euros en 2011. Selon le maire de cette ville, l'achat de nouveaux logiciels Windows et la mise à jour de systèmes auraient dû lui coûter 15 millions d'euros. Sans compter 2,8 millions d'euros de renouvellement de licences dans les 3 à 4 prochaines années.
Ce cas allemand montre que les entreprises peuvent réaliser de substantielles économies sans pour autant utiliser des outils de seconde main. Mais attention aux malentendus. L'open source ne veut pas dire gratuité, car il faut tenir compte des prestations de support.
Une stabilité reconnue
La stabilité et les performances de logiciels open source ont souvent été saluées. L'ouverture du code empêche de laisser des bugs non corrigés pendant de longues périodes. Ces qualités sont justifiées par la « loi de Linus » (« given enough eyeballs, all bugs are shallow ») qui peut se résumer par quelque chose comme : « Étant donné le nombre d'observateurs, tous les bugs sautent aux yeux ». Elle ne vaut néanmoins que si la communauté de développeurs et d'utilisateurs est suffisamment importante et réactive...
S'il dispose d'évènements dédiés, l'open source s'invite aussi dans les grands salons IT, comme ici au CeBIT de Hanovre
Une offre logicielle hétérogène
L'écart entre les solutions propriétaires et les logiciels libres s'est considérablement réduit dès la fin des années 2000. Certes, l'écosystème Windows reste le plus important (car les OS de Microsoft sont présents sur environ 80 % des ordinateurs selon une étude récente) en quantité. Mais pas toujours en qualité.
Aujourd'hui, les logiciels libres couvrent tous les domaines. « C'est la valeur ajoutée du produit qui va faire la différence. Ce n'est pas seulement le coût qui entre en ligne de compte », précise Jean-Noël de Galzain. Le p-dg de Wallix, un éditeur de solutions de sécurité open source, cite notamment l'exemple de Michelin qui a retenu la solution d'Alfresco Software pour la gestion de ses contenus. Cet accord permettra à l'éditeur de démontrer sa capacité à créer des systèmes d'ECM (Enterprise Content Management) à l'échelle mondiale.
Une ouverture appréciée
L'open source constitue un environnement de développement favorable à l'innovation surtout pour des entreprises de tailles petites ou moyennes, puisqu'elles peuvent concevoir et développer des solutions 100% communautaires. Cette option permet de réduire les coûts et de renforcer son indépendance vis-à-vis des éditeurs. Il faut noter également la multiplication des solutions hybrides avec une brique propriétaire et une solution open source. Par exemple, une entreprise peut disposer d'une base centrale sous Oracle et avoir aussi MySQL pour des besoins plus spécifiques.En quelques années, l'open source est devenu mature et performant. Néanmoins, comme tout secteur d'activité, il n'est pas parfait à 100%. Les modèles économiques du logiciel libre (en matière notamment de modèles de distribution et de gestion des licences) demeurent encore un peu complexes ou abscons aux yeux de certaines petites entreprises. C'est un premier frein qui demande un effort d'évangélisation supplémentaire de tous les acteurs de l'open source.
Les autres raisons ne sont pas techniques. Comme le rappelle un document du Cigref « contrairement à ce que l'on pourrait penser, les compétences “spécifiques” requises par l'open source par rapport aux produits propriétaires ne concernent pas ou peu la maîtrise technique ou technologique des solutions. En effet, les produits issus de l'open source utilisent souvent des langages similaires de développement, protocoles de communication et formats de données, entre autres choses, que les produits propriétaires ».
Des lacunes (toutes relatives) dans certains domaines
L'open source est beaucoup moins répandu dans les logiciels de gestion de l'entreprise (CRM, ERP, applications de comptabilité), particulièrement dans les PME. Différentes raisons peuvent expliquer cette situation. Premièrement, l'intérêt des entreprises pour les outils métiers en open source est récent. Deuxièmement, ces outils sont complexes et sont encore l'apanage des grands éditeurs. Enfin, certaines entreprises ont développé elles-mêmes leurs propres outils métiers pour des raisons de confidentialité ou de sécurité.
Néanmoins, le progiciel de gestion intégré OpenERP (dont la version 7 est sortie en novembre 2012) se révèle assez robuste pour traiter les principaux cas et devient le standard de l'ERP open source pour des entreprises de taille moyenne, des collectivités locales ou des grands comptes. Selon OpenERP, 80 % des entreprises qui l'utilisent ont moins de 15 employés. Mais il est aussi utilisé par La Poste, Veolia, Nouvelles Frontières...
Mais le principal frein est peut-être ailleurs ? Pour des PME, habituées aux mêmes applications propriétaires depuis des années et qui n'ont pas nécessairement les moyens (financiers et humains) pour tout changer, l'open source est parfois perçu comme « inadapté » ou trop « déroutant ». À moins qu'il s'agisse de la peur de l'inconnu...
L'ergonomie n'est pas toujours leur point fort
Qu'il s'agisse de Gimp (équivalent au logiciel de retouche d'image Photoshop) ou de LibreOffice (alternative à Microsoft Office), la présentation des menus et des fonctionnalités n'est pas aussi claire ou séduisante que sur les solutions propriétaires phare. Un constat, certes subjectif, mais qui peut rebuter plus d'une personne habituée depuis de nombreuses années à travailler avec un environnement particulier.
Une formation nécessaire
Ces deux écueils, cités précédemment, « indiquent qu'une installation gratuite ne dispense pas d'une formation », tient-on à préciser à l'Association lyonnaise pour le développement de l'informatique libre (Aldil). C'est surtout le cas pour un ERP qui demande beaucoup de travail, car il faut l'adapter. Pour une TPE, un logiciel de gestion ne peut pas être un projet. Cela doit être quelque chose d'instantané. Dès qu'il s'agit de fonctionnalités un peu avancées, les tutoriels ne remplacent pas une formation en bonne et due forme. C'est un coût à ne pas négliger, surtout pour des entreprises disposant de peu de moyens.
Du bon respect des licences
La plupart des licences open source formulent, en échange des droits accordés, un certain nombre d'exigences. Plusieurs conditions suspensives peuvent accompagner les droits accordés aux utilisateurs par les éditeurs de logiciels libres.
Et gare à ceux qui oublient cet aspect... « Il est déjà arrivé qu'un industriel français, spécialisé en nouvelles technologies, soit obligé de retirer entièrement son produit du marché parce qu'il comprenait des codes open source, mais ne respectait pas toutes les obligations auxquelles le soumettait la licence... Alors que des coûts de production importants avaient été engagés, et que toutes les publicités étaient déjà prêtes », précise Ambroise Soreau, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle et du droit du logiciel, au sein du cabinet SCP Henri Leclerc & Associés.
En 2008, Iliad s'était fait épingler pour n'avoir pas respecté certains termes de la GNU General Public License
L'open source est tout d'abord un modèle de développement sur lequel se sont construits des modèles économiques. On peut distinguer deux grands modèles : le modèle éditeur et le modèle de service. Suivant ce choix, les acteurs du marché ont connu des fortunes diverses.La plupart des licences open source formulent, en échange des droits accordés, un certain nombre d'exigences. Plusieurs conditions suspensives peuvent accompagner les droits accordés aux utilisateurs par les éditeurs de logiciels libres.
Et gare à ceux qui oublient cet aspect... « Il est déjà arrivé qu'un industriel français, spécialisé en nouvelles technologies, soit obligé de retirer entièrement son produit du marché parce qu'il comprenait des codes open source, mais ne respectait pas toutes les obligations auxquelles le soumettait la licence... Alors que des coûts de production importants avaient été engagés, et que toutes les publicités étaient déjà prêtes », précise Ambroise Soreau, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle et du droit du logiciel, au sein du cabinet SCP Henri Leclerc & Associés.
En 2008, Iliad s'était fait épingler pour n'avoir pas respecté certains termes de la GNU General Public License
L'intérêt pour l'éditeur est de stimuler une communauté qui va enrichir son produit tout en élargissant son offre avec des services de support à ses clients optant pour la solution libre. « Tout l'enjeu réside dans les arbitrages entre ce qui va être développé pour la version open source, en téléchargement libre, et ce qui restera l'apanage de la mouture commerciale », souligne Yves de Montcheuil de Talend. « Si la version gratuite n'est pas assez riche, elle n'est pas adoptée par les utilisateurs. Si elle l'est trop, faire du business devient difficile et la croissance de la société en pâtit, ainsi que sa capacité à supporter la communauté tout entière ».
Voici une liste non exhaustive des principales solutions open source :
Les systèmes de gestion de contenu
Des plates-formes comme Drupal connaissent actuellement une croissance explosive. Principales raisons : ce logiciel permet de publier facilement, de gérer et d'organiser un vaste éventail de contenus sur un site web.
Il y a aussi Alfresco qui est la seule solution de gestion de contenu d'entreprise que vous pouvez utiliser dans le Cloud, sur site et sur les deux à la fois.
Le travail collaboratif
Face aux poids lourds que sont Google Apps, Microsoft Exchange et Lotus Domino (IBM), les petits Gaulois résistent très bien. Dans cette partie, le chef de bande est sans conteste Linagora et son logiciel OBM. Sa version 2.4 est dotée de l'intégration native (ActiveSync) avec les smartphones et tablettes sous iOS ou Android : synchronisation des contacts personnels, recherche sur base de contacts centralisée, agenda personnel OBM accessible en consultation mais aussi en écriture et supportant le mode « push », synchronisation de boîte aux lettres personnelle. Mais il ne faut pas oublier non plus un autre Gaulois très efficace : BlueMind, qui a développé une solution de messagerie collaborative open source.
Le Cloud
Pour Patrice Bertrand, président de l'OWF 2012 et directeur de l'intégrateur Smile, l'open source a connu « une victoire écrasante du côté serveurs et Cloud ». Google, Facebook, Amazon, Ebay... Tous les grands services utilisent GNU / Linux sur leurs serveurs.
En France, la société eNovance, membre gold de la fondation Openstack, milite depuis 2008 pour une approche ouverte du Cloud Computing et affirme pouvoir être beaucoup moins cher que d'autres. « Par rapport à certains projets, on peut viser cinq fois moins cher, le grand intérêt étant la souplesse de la plate-forme : il n'y pas de prérequis à respecter », expliquait récemment à Clubic Raphael Ferreira, son p-dg.
Lancé en 2010 par Rackspace Cloud et la NASA, OpenStack est un projet open source dont l'objectif est de permettre à toute organisation de créer et d'offrir des services de Cloud Computing en utilisant du matériel standard. Disponible depuis fin septembre 2012, la dernière version (Folsom) est composée de 7 services qui sont : Object Storage, Image, Compute, Identity, Dashboard, Network and Block Storage Service. D'autres projets sont en préparation. Il y a notamment Ceilometer orienté vers la supervision des différents services d'OpenStack et Heat, un service similaire à CloudFormation d'Amazon.
Décisionnel (Business Intelligence)
Le premier nom qui vient à l'esprit est celui de Jaspersoft qui s'impose de plus en plus comme un acteur de premier plan dans le secteur. Disponible depuis cet été, la version 4.7 offre entre autres des fonctionnalités en libre-service pour les environnements de suivi de production grâce à une solution interactive open source complète de reporting et d'analyse. Il y a aussi une apparence plus intégrée, ce qui permet aux utilisateurs de visualiser les rapports et les tableaux de bord d'une seule et même interface.
Ce spécialiste du décisionnel Open Source, poursuit aussi sa quête du marché du Big Data par voie de partenariat. À la rentrée 2012, il a créé des points d'intégration avec le parseur Hadoop d'Informatica, HParser, et Talend Open Studio for Big Data.
La sécurité
Wallix est un éditeur de solutions de sécurité informatique spécialisé dans la traçabilité et la sécurisation des accès au système d'information des entreprises. Il édite le logiciel Wallix AdminBastion (WAB), qui gère les connexions des utilisateurs externes au système d'information, et la Wallix LogBox (WLB), lancée début 2012, qui collecte et analyse les connexions. Cet éditeur a levé cet été un nouveau tour de table de 4 millions d'euros auquel a participé le Fonds national pour la Société Numérique. Il compte une centaine de clients, notamment dans les secteurs de l'énergie, de la banque et de l'assurance.
Un autre projet espère peut-être faire aussi bien. Soutenu par le Fonds national pour la Société Numérique (FSN) dans le cadre des Investissements d'Avenir, le projet d'antivirus open source DAVFI (Démonstrateur antivirus français et international) est en cours de développement par un consortium réunissant l'ESIEA et les entreprises Nov'IT (chef de File), Init SYS pour la R&D, Qosmos, Teclib' et DCNS Research.
Prévu pour la fin 2014, il sera proposé en deux versions. Celle destinée au grand public reposera essentiellement sur la détection par signatures et le filtrage des fichiers. Destinée aux entreprises et administrations, la seconde version sera plus complète. Une version spécifique à Android est prévue.
Plusieurs grands noms du Web ont déjà rejoint la fondation Linux
Linagora
Fondée en 2000 et présidée par Alexandre Zapolsky, cette SSLL (Société de services en logiciels libres) édite ses propres logiciels open source et propose une gamme de services professionnels pour réussir les grands projets du Libre. Son activité d'édition Open Source s'articule autour de 3 offres : OBM ( travail collaboratif), LinPKI (solutions de confiance numérique et de sécurité) et LinID (applications de gestion et de fédération des identités).
eXo
Combien d'étudiants français ont été créé leur entreprise à la demande du Département de la défense américain ? Très peu sans doute. C'est le cas pourtant du projet eXo devenu une société en 2003. Après avoir débuté en fournissant le premier container de portlets Java du marché, eXo compte aujourd'hui 70 salariés et d'importants clients comme GlobeCast, la MACIF... Son projet majeur est eXo Platform 3.5, le premier portail d'expérience utilisateur mobile et prêt pour le Cloud.
Talend
Créée en 2005 par Bertrand Diard et Fabrice Bonan, Talend s'est vite imposé comme l'alternative open source sur le marché de l'intégration de données. L'acquisition en 2010 de Sopera, leader en intégration d'applications open source, a renforcé sa couverture de marché, créant ainsi un leader mondial du middleware open source.
Avencall
Leader français dans l'édition et l'intégration de solutions de communications unifiées libres, Avencall affiche plus de 400 références clients, majoritairement des Grandes Entreprises et des Institutions publiques. En octobre 2012, il a bouclé son tour de table de 3 millions d'euros, dont un tiers apporté par la Caisse des Dépôts.
Nuxeo
Créé en 2000, cet éditeur répond aux besoins d'ECM (Enterprise Content Management) d'entreprises réparties sur des marchés verticaux variés. Sa gamme de produits s'articule autour de Nuxeo Platform 5.6 : une infrastructure de contenu basée sur Java et conçue pour être utilisée comme environnement de développement pour les applications orientées gestion de contenu et de dossiers.
Elle est utilisée entre autres par Electronic Arts, l'U.S. Navy, Pearson Education, Michelin Travel Partner (l'éditeur du célèbre guide rouge). Plus globalement, les applications Nuxeo sont utilisées par plus de 1000 organisations réparties dans 145 pays, telles que l'Agence France-Presse, la BBC, Leroy Merlin ou encore la DGA (Délégation Générale de l'Armement).
La réussite de quelques communautés
Les utilisateurs (du simple utilisateur-client au développeur) sont les maillons forts des projets open source. Leurs commentaires sur l'ergonomie, les fonctionnalités ou encore les options manquantes sont autant d'informations utiles au bon développement d'une application. Mais tous les projets ne bénéficient pas d'une forte et active communauté. Il existe quelques cas exemplaires comme celles de Drupal, d'Asterisk (dont la principale fonctionnalité est de permettre la mise en place de système dit commutation téléphonique) ou de Magento, une suite d'e-commerce.
À l'étranger, certaines communautés très structurées comme Apache sont efficaces. L'un des meilleurs exemples est celui de Java envers Oracle. La communauté a été jusqu'à évoquer le blocage de Java 7 dans le processus du JCP (Java Community Process) si elle n'avait pas gain de cause. De manière générale, les communautés qui fonctionnent bien sont celles qui ont une envergure mondiale qui leur permet de défendre leurs droits et leur propriété intellectuelle.
Les utilisateurs (du simple utilisateur-client au développeur) sont les maillons forts des projets open source. Leurs commentaires sur l'ergonomie, les fonctionnalités ou encore les options manquantes sont autant d'informations utiles au bon développement d'une application. Mais tous les projets ne bénéficient pas d'une forte et active communauté. Il existe quelques cas exemplaires comme celles de Drupal, d'Asterisk (dont la principale fonctionnalité est de permettre la mise en place de système dit commutation téléphonique) ou de Magento, une suite d'e-commerce.
À l'étranger, certaines communautés très structurées comme Apache sont efficaces. L'un des meilleurs exemples est celui de Java envers Oracle. La communauté a été jusqu'à évoquer le blocage de Java 7 dans le processus du JCP (Java Community Process) si elle n'avait pas gain de cause. De manière générale, les communautés qui fonctionnent bien sont celles qui ont une envergure mondiale qui leur permet de défendre leurs droits et leur propriété intellectuelle.
On aura également tout intérêt à suivre d'un oeil les futures pépites du secteur, à l'image des trois sociétés lauréates du concours 2012 organisé lors de l'Open World Forum (OWF) à Paris, les 11, 12 et 13 octobre derniers :
- BlueMind propose une solution complète de messagerie, d'agenda et de collaboration. Disponible depuis novembre 2012 en version 1.0, elle se positionne comme une alternative sérieuse aux solutions de type Exchange, Lotus Domino ou Zimbra.
- DocDoku, créé à Toulouse en octobre 2006, se présente comme un cabinet d'expertise en Technologies de l'Information et de la Communication. Il aide notamment les entreprises à adapter leurs systèmes d'informations à ces nouveaux écrans que sont les mobiles et les tablettes tactiles. Il propose une solution de gestion du cycle de vie de produit (PLM-Product Lifecycle Management). Ses clients (grands comptes, éditeurs de logiciel et professionnels du service) externalisent une partie de leur R&D chez DocDoku.
- Hippo, enfin, est un gestionnaire de contenu open source qui fait partie de la famille des CMS écrits en JAVA. Sa prise en main est très simple et son emballage tout prêt répond déjà aux besoins classiques d'édition de contenu. Créé par l'éditeur néerlandais OneHippo, il est très utilisé dans les pays nordiques et particulièrement aux Pays-Bas.C'est un fait indéniable : l'open source constitue un environnement de développement favorable à l'innovation surtout pour des entreprises de tailles petites ou moyennes, puisqu'elles peuvent concevoir et développer des solutions 100 % communautaires.
Autre fait indéniable : l'open source est capable de rivaliser, voire de surpasser dans certains domaines, les solutions propriétaires commercialisées par des éditeurs internationaux. Pour la France et l'Europe, l'open source apparaît aussi comme une sérieuse alternative à la place prépondérante des États-Unis dans la technologie (Internet, logiciels, matériels informatiques). Le Logiciel Libre et les standards ouverts (dont Open Document Format) permettent dès maintenant à l'Union européenne de résoudre la grave question de l'interopérabilité des systèmes.
Mais l'open source ne se limite pas aux logiciels. Il y a aussi l'open source hardware qui apparaît lui aussi comme un moyen de contrer l'hégémonie industrielle de certains poids lourds. Moins connue du grand public, cette expression regroupe des machines dont les plans ont été rendus publics afin que quiconque puisse les fabriquer, les modifier et les utiliser. Comme pour les applications libres, le but est d'améliorer les programmes et de distribuer ces perfectionnements pour que tout le monde en profite. L'open source hardware (ou OSHW) et le DIY (Dot it yourself) pourraient révolutionner de nombreux secteurs.
« N'importe quel garage est une usine high-tech potentielle », affirmait en janvier 2010 Chris Anderson. Cette déclaration de l'ex-rédacteur en chef de la revue américaine Wired est aujourd'hui une réalité. Il a d'ailleurs franchi lui-même le pas en cofondant DIY Drones, une start-up qui développe des aéronefs commandés à distance et bon marché.
L'impression 3D, catalyseur de l'OSHW ?
Il existe aujourd'hui environ 200 projets communautaires dans le monde. Wikipedia en recense dans tous les domaines dont certains sont très en vogue en ce moment comme les imprimantes 3D permettant de créer des pièces et objets en plastique. Mais beaucoup concernent le high-tech : du smartphone GTA04 aux baladeurs multimédias en passant par les consoles de jeux vidéo (GP2X, Pandora, DOGS...), les appareils photo, les tablettes tactiles (Liquidware, Spark...) et les robots comme Qbo.