Le discours était très attendu, en particulier par les dirigeants européens. En effet, en juillet dernier, la presse allemande expliquait que la NSA avait été en mesure d'espionner plusieurs bureaux d'organismes appartenant à l'Union européenne. La NSA aurait également déployé du matériel permettant l'écoute de représentants communautaires à Washington ainsi qu'aux Nations Unies. Le dispositif aurait permis au renseignement américain de connaître non seulement le contenu d'appels téléphoniques mais également d'e-mails ou de documents officiels.
Plus tard, un autre scandale éclata, au sujet de la publication d'informations selon lesquelles le portable de la chancelière allemande Angela Merkel aurait été surveillé par la NSA. Suite à ces révélations, Barack Obama se devait donc de séduire les responsables européens.
Ces derniers ont toutefois accueilli les propositions du président américain plutôt fraîchement. La Commission européenne note ainsi, dans un communiqué que « les remarques du président Obama montrent que les préoccupations légitimes exprimées par l'UE ont été écoutées et que l'intense dialogue transatlantique sur ces questions a été sincère et commence à produire des résultats ».
« La confiance a été ébranlée »
Si toutes les inquiétudes ne sont pas encore dissipées, d'autres sujets restent sur la table des négociations. C'est le cas notamment d'un accord actuellement en débat en Europe et visant à permettre aux citoyens européens d'engager des actions en justice aux Etats-Unis en matière de protection des données.
D'autres mesures figurent également dans le cartable des instances communautaires comme la la suspension de plusieurs accords d'échange de données personnelles entre UE et les Etats-Unis ou bien encore le développement de standards portant sur l'interopérabilité, la portabilité des données en matière de cloud computing.
Toujours est-il que Barack Obama doit se rendre à Bruxelles le 26 mars prochain à l'occasion d'un sommet entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Il devra, à cette occasion, montrer que les réformes proposées ont bien été entreprises.