Wikileaks accuse les Etats-Unis d’espionnage sur les réseaux critiques en France

Olivier Robillart
Publié le 30 juin 2015 à 16h41
Une nouvelle vague de câbles publiés par Wikileaks accuse les Etats-Unis d'espionnage à l'encontre de la France. Les services américains du renseignement auraient surveillé des réseaux d'importance vitale situés sur le territoire et scruté les signatures de contrats importants.

Selon Wikileaks, le renseignement américain s'est intéressé de près à plusieurs secteurs critiques basés en France. Des câbles repris par Libération et Mediapart font état de notes dans lesquelles il était clairement demandé aux autorités américaines de conserver un œil sur plusieurs secteurs particulièrement importants.

Parmi les cibles figurent les réseaux de télécommunications et d'informations, le maillage électrique du territoire, de gaz, de pétrole ainsi que les installations nucléaires. Une attention particulière devait également être apportée sur les infrastructures de déplacement (aéroports, réseaux ferroviaires...) ainsi que sur des secteurs de pointe comme la biotechnologie.

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Autre volet, les services américains auraient récupéré nombre d'informations sur les contrats importants signés par les entreprises françaises. Ceux dépassant les 200 millions de dollars auraient été particulièrement scrutés. Un système d'espionnage économique d'envergure serait donc à l'œuvre.

Un espionnage pour remplacer un autre système d'espionnage

Le fait que les Etats-Unis mettent en place un système de surveillance n'est pas une idée nouvelle. Par le passé, les autorités américaines étaient parvenues à puiser dans un vivier d'informations considérables au sujet des entreprises européennes, en dévoyant un accord transatlantique.

Les accords Swift alors instaurés entre l'Europe et les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 étaient destinés à faire remonter d'éventuels échanges bancaires entre des personnes ou groupements soupçonnés de terrorisme. L'objectif était à l'époque de frapper ces réseaux au niveau de leur financement et ainsi de retracer les soutiens de cellules djihadistes.

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Les Etats-Unis s'étaient par la suite servis de ce laissez-passer pour recueillir d'importantes informations stratégiques sur les entreprises européennes. A ce sujet, Alex Türk, l'ex-président de la Cnil nous avait fait quelques révélations au sujet de l'accord Swift I : « cela a été fait dans la précipitation et il manquait de règles pour encadrer ces échanges d'informations. Vu que l'Europe avait ouvert ses informations, les services américains se sont mis à tout regarder... »

Les Etats-Unis démentent

Face aux révélations énoncées par Wikileaks et reprises par Libération et Mediapart, les Etats-Unis démentent. Les autorités chargées du renseignement n'ont pas directement commenté ces propos mais ont rappelé à l'AFP une déclaration datant de septembre 2013. Cette doctrine du renseignement sert alors de base d'appui à la logique des services américains.

Les Etats-Unis maintiennent ainsi que leurs autorités chargées du renseignement « collectent de l'information sur les affaires économiques et financières, et sur le financement du terrorisme ». Selon leurs propres dires, ces agissements ne sont un secret pour personne et demeurent délimitées.

La NSA et consorts n'utiliseraient donc pas « leurs capacités de renseignement pour voler les secrets commerciaux de compagnies étrangères pour le compte de compagnies américaines ». Des assertions à présent difficiles à confirmer au vu des dernières publications de Wikileaks.

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Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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