Au troisième trimestre encore, le texan Dell est le seul à enregistrer un bilan positif sur le marché des serveurs. Parmi les gros acteurs en tout cas. Selon les derniers résultats d'IDC, le chiffre d'affaires global (usine) du secteur a perdu 4% sur un an. Il se situe désormais à 12,2 milliards de dollars. En valeur, c'est le quatrième trimestre de baisse consécutive pour une industrie toujours en proie à un ralentissement mondial de la demande.
Désormais en tête du classement, IBM revendique 28,7% des livraisons sur la période selon IDC, mais voit sa position fragilisée par un recul de son chiffre d'affaires sur un an de 7,6% : 3,5 milliards de dollars. L'américain souffre notamment du ralentissement des ventes de ses System z, dans un contexte de transition technologique, souligne l'institut. HP suit de près son compatriote, avec 27,3% du secteur ce trimestre. En recul de 12%, ses recettes ont atteint 3,3 milliards de dollars, grevées par les ventes des serveurs x86 ProLiant.
Atteignant sa plus grosse part de marché sur les serveurs - même si elle ne menace pas encore les deux leaders -, Dell atteint 17,1% du secteur. Le texan affiche un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars, en croissance de 8,2% comparé au même trimestre en 2011. À l'occasion de la présentation de ses derniers résultats financiers, Dell rapportait que sa branche serveurs était la seule à avoir progressé. Derrière, Oracle occupe la quatrième place avec 4,8% des livraisons et 588 millions de dollars de recettes, en recul de 23%.
La hiérarchie est toutefois quelque peu différente si l'on tient compte des volumes écoulés. Selon Gartner, HP occupe la tête avec 634 000 serveurs livrés, soit 25,8% des parts sur la période. Il est approché de près par Dell, qui a écoulé 564 000 serveurs, et revendique 23% du secteur. Troisième, IBM est distancé avec 280 000 unités, soit 11,4% de parts de marché. Sur les volumes également, le marché a glissé de 2,8% sur un an, apprend Gartner.
Parmi les faits saillants, IDC relève que « la demande continue d'être positive pour les serveurs Linux, qui bénéficient du déploiement des infrastructures cloud et du calcul haute performance ». De quoi tirer le chiffre d'affaires de 6,6% sur un an, à 2,6 milliards de dollars. Les serveurs Linux représentent ainsi 21,5% du marché global en valeur. À l'inverse, les machines sous Windows ont perdu un peu de terrain (0,9%) avec des revenus de 6,2 milliards de dollars. Mais pèsent toujours plus de la moitié du secteur (51%). Les plus affectés sont les serveurs Unix, dont les revenus ont décliné de 14,2% à 2,1 milliards de dollars, et une part de marché de 17% en valeur. C'est le plus bas niveau depuis dix ans, souligne l'étude.
Concernant les serveurs non-x86, basés sur l'architecture RISC, EPIC (Itanium) et CISC, les revenus se sont contractés de 17%, pour atteindre 3,3 milliards de dollars, soit 27% de parts de marché. Pendant que les serveurs x86 ont, eux, affiché une légère croissance de 2%, avec 8,9 milliards de dollars. Sur ce segment, Dell se classe deuxième avec 23,4% des parts (en valeur), contre 32% à HP.