La députée LREM est accusée d'avoir tenu des propos racistes, homophobes et sexistes à l'encontre d'anciens collaborateurs. L'élue réfute et veut déposer plainte.
Laetitia Avia vit une semaine hautement compliquée depuis la publication d'un dossier à charge dans les colonnes de Mediapart mardi, alors même que la proposition de loi visant à lutter contre les contenus haineux sur Internet, dont elle est à l'origine, est discutée en dernière lecture puis votée par l'Assemblée nationale ce mercredi 13 mai.
Les fâcheuses révélations d'ex-collaborateurs
Plus d'une année s'est écoulée depuis le dépôt de la proposition de loi visant à lutter contre la haine sur Internet. À son initiative, Laetitia Avia. L'élue de la majorité, à quelques heures du vote définitif de l'Assemblée nationale, a eu la désagréable surprise de découvrir une longue enquête publiée par nos confrères de Mediapart, mardi, qui la place dans une position délicate.
Cinq ex-collaborateurs de la députée LREM accusent cette dernière d'avoir préféré des propos racistes, homophobes et sexistes. Mais les accusations vont plus loin puisque les prétendues victimes font état d'humiliations à répétition, en fournissant au média des captures d'écran.
Laetitia Avia, avocate de formation, a écarté d'un revers de la main ces accusations, en évoquant des propos « tronqués » et manifestement « sortis de leur contexte ».
Laetitia Avia fait le lien entre l'article de Mediapart et le vote final de la loi sur les contenus haineux
La députée de Paris a réagi tard ce mardi soir sur les réseaux sociaux, accusant le journaliste auteur du papier d'avoir publié trois articles la concernant en l'espace de deux mois. Elle dénonce par là même « un acharnement qui conduit à publier des accusations mensongères et incohérentes à la veille du vote final » de la loi, tout en indiquant, de façon suspicieuse, que « ce n'est pas un hasard ».
Laetitia Avia fait comprendre qu'elle entretient de bonnes relations avec ses anciens collaborateurs, certains lui ayant demandé « des conseils, des recommandations » ou ayant simplement donné « de leurs nouvelles ».
En conséquence, la députée de la majorité a indiqué vouloir déposer plainte pour diffamation, tout en adressant, un quart d'heure après cette annonce sur Twitter, ses « sincères excuses à tous ceux qui ont pu se sentir heurtés à la lecture de ces extraits ».
Nos confrères des Numériques indiquent par ailleurs que l'entourage de la députée (après analyse de l'IP, qui pointerait sur l'Assemblée nationale) aurait procédé à plusieurs reprises à la modification de sa page Wikipédia, concernant notamment un épisode houleux avec un chauffeur de taxi. « Le fait que vous soyez collaborateur de LA (Laetitia Avia) ne vous donne pas de privilèges éditoriaux sur cet article, et certainement pas celui d'en retirer des passages sourcés », a écrit un autre contributeur de la plateforme, tout en rétablissant le paragraphe.
Source : Mediapart