L'initiative française, chère à Emmanuel Macron, a convaincu plusieurs dizaines de grandes entreprises, dont certaines de la Big Tech. Mais deux mastodontes manquent à l'appel.
Depuis son élection il y a plus de trois ans, Emmanuel Macron cherche à nouer une relation de confiance avec les représentants des nouvelles technologies, symbolisée par le sommet Tech For Good de mai 2018, où le chef de l'État avait accueilli les dirigeants de ces grandes entreprises, à l'Élysée. Deux ans et demi plus tard, l'appel du même nom a permis la signature de 75 grandes entreprises, qui n'ont que leur bonne foi pour attester de leur conformité à l'initiative. Mais deux mastodontes brillent par leur absence : Amazon et Apple.
Imposition, lutte contre la haine, contenus terroristes… les engagements des signataires
Tech For Good France se définit directement comme « le réseau des entrepreneurs et investisseurs qui développent et financent des solutions tech et digitales pour accélérer la transition vers une société plus durable et responsable ». L'initiative vise à faire bouger les lignes parmi les grandes entreprises technologiques en les encourageant à prendre des engagements portant sur la fiscalité, la lutte contre la haine, la pédopornographie, les contenus terroristes en ligne ou la gestion des données personnelles.
Parmi les 75 entreprises signataires du manifeste Tech For Good, on retrouve plusieurs géants mondiaux comme Google, Facebook, Microsoft, Uber, IBM ou Snap, mais aussi quelques grands noms français comme Orange, La Poste, Iliad, BNP Paribas et même de plus récentes entreprises influentes comme Doctolib, BlaBlaCar ou Back Market.
Jean-Claude Ghinozzi, Président de Qwant, aussi signataire de l'initiative, voit en Tech For Good « un nouveau rendez-vous important et une promesse responsable ». Pour le dirigeant du moteur de recherche, le manifeste représente « un véritable engagement sectoriel des plus grands acteurs mondiaux, pour faire de la technologie le socle inébranlable sur lequel reposeront les principes fondamentaux d'un monde meilleur ».
Le silence d'Amazon, Apple discute
Si l'initiative Tech For Good semble davantage avoir une portée symbolique, puisque non contraignante pour les signataires, deux piliers du numérique ont cru bu ne pas rallier la cause : les sociétés américaines Apple et Amazon. Si la dernière citée n'a pas commenté son absence, la firme à la pomme ne s'interdit pas de rejoindre l'initiative. « Les pourparlers avec le groupe étaient en cours », déclarent nos confrères de Reuters.
Il faut dire qu'au-delà de l'aspect symbolique, ce texte peut être un véritable atout dans les relations des entreprises numériques avec l'Union européenne. Deux textes importants, considérés comme une sorte de constitution numérique européenne, seront présentés le 9 décembre prochain par la Commission européenne. Il s'agit du Digital Services Act (DSA) et du Digital Markets Act, deux textes qui renforceront les règlementations en matière de contenus et de concurrence au sein des grands noms des nouvelles technologies. La taxe GAFA n'a sans doute pas non plus été chassée des esprits.