Le secrétaire d'État a affirmé mercredi soir à la télévision que le meilleur moyen de lutter contre Amazon, et les GAFA en général, reste de pousser l'écosystème français à se développer.
Dans le joyeux monde du e-commerce, Amazon est un peu vu comme l'épouvantail qui saisit à plein nez l'opportunité de la crise sanitaire pour assoir un peu plus son emprise sur le consommateur. Sauf que ce n'est pas si évident que cela, si l'on en croit Cédric O. Le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, invité de BFM Business mercredi 4 novembre, a tempéré la domination du géant américain. Et vanté les mérites du e-commerce français.
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« Être aussi bons qu'Amazon »
Cédric O a d'abord rappelé que « l'e-commerce, à 80%, ce n'est pas Amazon » en France. La part de marché de l'entreprise de Jeff Bezos fluctue autour des 20% dans l'Hexagone, et « il n'y a pas un pays européen où les acteurs nationaux résistent aussi bien » a-t-il poursuivi.
« 60% de la valeur du e-commerce en France proviennent d'acteurs français », a indiqué le secrétaire d'État, citant Fnac-Darty, CDiscount, Mirakl (dernière licorne française en date) et ManoMano. « Lorsque le e-commerce augmente, c'est d'abord de l'argent qui va aux salariés, et aux entrepreneurs français », note encore Cédric O, pour qui la France est le seul pays à autant se focaliser sur Amazon.
Soulignant le fait que la France fait des efforts au regard de la future réglementation européenne et avec la taxe GAFA nationale dont les prélèvements vont reprendre dès le mois prochain, Cédric O préfère prendre le problème à l'envers. Plutôt que de s'attaquer frontalement à Amazon, « le fond du sujet, c'est d'abord de faire en sorte que l'on soit aussi bons qu'Amazon ».
Cédric O souligne l'attractivité des start-up françaises
« La solution n'est pas d'ériger des lignes Maginot ou des murs de l'Atlantique. La solution, c'est de faire en sorte que nous ayons nos propres Amazon, Google et Apple en Europe », entonne Cédric O, qui estime que la France, après avoir raté une marche il y a quelques années, « est en train de revenir dans la course », avec dix licornes nationales, dont six qui ont émergé ces deux dernières années, et des levées de fonds de plus en plus conséquentes chaque année, la France ayant pour la première fois dépassé l'Allemagne sur cette donnée. « Nous voulons des entreprises aussi performantes que les Américains », assure le membre du gouvernement.
Le secrétaire d'État a par ailleurs rappelé la nécessité de la numérisation des petits commerces, l'État venant justement de lancer un appel à projets auprès d'offreurs de solutions numériques, afin de combler le retard des petits commerçants en la matière et les aider à faire leur entrée dans le monde du e-commerce. Un premier pas pour offrir d'autres alternatives à des acteurs comme Amazon.
Source : BFM Business