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Plusieurs sociétés cinématographiques ont décidé de tenir les services VPN pour responsables du piratage de leurs contenus par des utilisateurs et utilisatrices. Ils demandent à la justice américaine d'imposer aux fournisseurs le blocage des sites pirates, mais pas que.

Un groupe de plusieurs dizaines de sociétés de production indépendantes américaines, détentrices de droits cinématographiques, a décidé de s'attaquer aux fournisseurs de VPN. Elles ont en effet déposé, le 24 août, une plainte commune sur le bureau du juge du tribunal de district des États-Unis pour le district de Virginie, à Alexandria. Dans cette dernière, les sociétés de production espèrent faire peser de nouvelles obligations sur les fournisseurs de VPN, de plus en plus populaires et responsables, selon elles, du piratage de leurs contenus.

Les ayants droit demandent le blocage des sites pirates et l'enregistrement des données des utilisateurs et utilisatrices par les VPN

Sur la liste des plaignants, on retrouve Millenium Funding, Dallas Buyers Club, The Hitman's Bodyguard, Rambo V Productions, Bodyguard Productions ou encore Morgan Creek Productions. Dans leur viseur : des fournisseurs bien connus comme SurfShark VPN, ExpressVPN, ZenMate VPN ou VPN Unlimited. Tous sont accusés de violation généralisée du droit d'auteur.

Les sociétés de production qui estiment être lésées par les fournisseurs de réseaux virtuels privés, formulent deux demandes majeures, sans compter celle qui consiste à recevoir des dommages et intérêts. D'abord, les cinéastes veulent que les VPN bloquent les sites pirates comme The Pirate Bay. Ensuite, ils souhaitent que les fournisseurs commencent à enregistrer les données des utilisateurs et utilisatrices, afin que les avis de violation du droit d'auteur transmis aux fournisseurs soient ensuite distribués aux autorités et remises aux utilisateurs finaux. Une idée sans doute dissuasive, mais qui ferait tomber le principe de préservation de la vie privée du réseau virtuel privé.

Ce n'est évidemment pas la première fois que des ayants droit passent à l'attaque pour préserver leurs droits d'auteur. Mais jusqu'à maintenant, nous étions davantage habitués à voir des litiges entre détenteurs de droits et fournisseurs d'accès à Internet, leur reprochant de ne pas avoir coupé leur connexion aux pirates. Désormais, les VPN, sollicités par des millions d'utilisateurs et utilisatrices dans le monde, pèsent gros dans le jeu du piratage.

Les attaquants reprochent aux fournisseurs VPN de jouer le jeu du piratage

Les reproches faits aux fournisseurs sont nombreux. Le groupe de sociétés qui a déposé plainte impute aux VPN de permettre à leurs abonnés de contourner les restrictions de Netflix par exemple, en se jouant des restrictions géographiques imposées par la plateforme, mais qui tombent sous l'utilisation d'un réseau virtuel privé. Et c'est un vrai problème pour les sociétés de production, détentrices de droits, qui expliquent que cela favorise les copies de leurs contenus protégés par le droit d'auteur.

Autre reproche fait aux fournisseurs : leur communication. Les cinéastes dénoncent en effet les pages et campagnes promotionnelles de certains VPN, qui se targuent directement et sans se cacher de leur capacité de contournement des blocages et autres mesures restrictives.

Sur la version française d'ExpressVPN, l'avantage de voir la version US de Netflix est en effet exhibé (Capture d'écran Clubic)
Sur la version française d'ExpressVPN, l'avantage de voir la version US de Netflix est en effet exhibé (Capture d'écran Clubic)

Les attaquants visent aussi l'utilisation de BitTorrent, qui bien que pouvant être légalement exploité, est aussi utilisé comme argument par certains fournisseurs, ce qui accentue le phénomène de téléchargement anonyme, portant aussi atteinte aux droits d'auteur. Il en est de même pour des sites web de piratage, comme YTW.movie, qui fait directement la promotion d'ExpressVPN sur ses pages. Et pour couronner le tout, les entreprises cinématographiques ajoutent que les abonnés de VPN se livrent à des comportements encore plus graves que le piratage, comme la pornographie infantile ou les messages à caractère raciste. La question du blocage de certains sites devrait en tout cas alimenter l'actualité des VPN dans les prochains mois.

Source : TorrentFreak