La fin presque programmée de la redevance télé sonne comme la fin d'une ère. Mais, selon le point de vue, celle-ci est plus ou moins bien accueillie.
La redevance audiovisuelle pourrait bientôt tomber dans les limbes de l'Histoire, à l'instar de la taxe d'habitation, qui ne sera plus payée par aucun foyer en résidence principale en France en 2023. La suppression de cet impôt, payé chaque année par les citoyens qui possèdent un téléviseur ou un dispositif équivalent (enregistreur et autres) dans leur logement, pourrait en effet intervenir très rapidement.
Le gouvernement veut accélérer la suppression de la redevance télé
Proposition commune des candidats Marine Le Pen, Éric Zemmour et du président réélu Emmanuel Macron, la suppression de la redevance télé pourrait connaître un coup d'accélérateur. L'exécutif en fait en effet une priorité à quelques semaines des élections législatives, qui s'annoncent tendues pour la majorité sortante.
Le gouvernement voudrait supprimer la contribution à l'audiovisuel public dès cette année, comme cela est indiqué dans le compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 11 mai. « La contribution à l'audiovisuel public sera supprimée de manière pérenne dès cette année, et le financement de l'audiovisuel public sera assuré dans le respect de l'objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d'indépendance des médias », peut-on lire.
La volonté de l'exécutif est bien réelle, et donc, il est fort probable que vous n'ayez plus à régler cette contribution, si vous faites parties des 23 millions de foyers concernés, à partir de l'année prochaine.
Une économie de 138 euros par an suffisante ?
Si vous payez la redevance télé, la fin de cet impôt vous permettrait d'économiser 138 euros, pour peu que vous viviez en métropole, ou 88 euros si vous vivez dans un département d'Outre-mer. Chaque année, la contribution rapporte quelque 3 milliards d'euros net par an à l'État français.
Elle permet de financer, par un versement de l'administration fiscale, ce que l'on appelle les « antennes publiques de radiodiffusion et de télévision », autrement dit France Télévisions, Radio France, Arte France, RFI, RFO et l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Une question se pose désormais : que doit-on penser de cette suppression ? Au sens strictement économique, le consommateur français qui déclarait posséder un téléviseur économisera 138 euros, de quoi amortir une partie (une partie seulement) de la hausse du coût de la vie de ces derniers mois et années. Au sens symbolique, elle privera l'audiovisuel public de ressources fondamentales et d'une relative indépendance vis-à-vis des annonceurs, même si beaucoup ont remis en cause, ces dernières années, sa dépendance vis-à-vis du « pouvoir », notamment au jeu des nominations des dirigeants.
Et pour vous, la suppression de la redevance audiovisuelle est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Sources : FranceTV Info, Servicepublic.fr