© geralt / Pixabay
© geralt / Pixabay

Beaucoup se disent inquiets quant au devenir des données personnelles qu'ils cèdent aux GAFAM et autres géants du numérique. Pourtant, ils sont aussi nombreux à se dire prêts à renoncer à leur confidentialité… pour de l'argent.

De nombreux lanceurs d'alerte, médias et spécialistes de la sécurité des données essaient depuis plusieurs années de senbiliser leurs abonnés, lecteurs et clients sur l'épineuse question du traitement des informations personnelles que les grandes entreprises technologiques détiennent sur eux. La société d'analyse Exploding Topics, qui a mené une étude auprès de 1 617 internautes américains, nous montre bien que le public est partagé sur la question de la monétisation des données personnelles.

Le risque d'une banalisation de la vente des données personnelles

Pas moins de 47,9 % des répondants avouent envisager de vendre leurs données personnelles si cela peut leur rapporter de l'argent. Pour près d'un Américain sur deux donc, la monétisation des données l'emporte sur la vie privée.

La statistique prend tout son poids lorsque l'on apprend que 25,6 % des sondés ajoutent ne pas être certains de leur position. Finalement, seuls 26,5 % des répondants disent refuser catégoriquement de vendre leurs données personnelles. Une personne sur quatre, il faut dire que c'est peu, d'autant plus dans un pays où 298 millions de personnes ont été concernées par une violation de données en 2021.

Pire encore : à la question « Pensez-vous que vous devriez gagner automatiquement de l'argent dès lors que les grandes entreprises numériques vendent vos données ? », les Américains ont répondu « Oui » à 70,9 %, « Non » à 16,5 % et « Je ne suis pas certain » à 12,6 %. De quoi banaliser un peu plus encore la pratique de la collecte et de la revente des données personnelles.

Microsoft, des politiques de confidentialité longues comme le Nil

Il est intéressant de voir aussi le rapport des personnes interrogées aux différentes politiques de confidentialité des plateformes, sites et autres réseaux sociaux qu'elles visitent au quotidien. Près de 20 % des sondés avouent ainsi ne pas lire les termes et conditions liés à la confidentialté. Cela nous paraît peu. À l'inverse, 52,3 % des internautes affirment tout de même prendre la peine de le faire. Un chiffre qui paraît étonnement élevé à vrai dire, surtout au vu de l'étude dans son ensemble, qui fait hélas la part belle à un certain laxisme sur la protection des données.

Élément intéressant, la palme de la politique de confidentialité la plus longue du côté des GAFAM est à mettre au crédit de Microsoft, avec une moyenne de 11 806 mots par politique, et un temps de lecture impressionnant de 59 minutes par texte !

La firme à la fenêtre surpasse largement le roi des réseaux sociaux Facebook (4 528 mots en moyenne, 23 minutes de temps de lecture par politique), Samsung (3 032 mots, 15 minutes) et Amazon (2 560 mots, 13 minutes).

Et vous, vendriez-vous vos données aux géants du numérique ?