Depuis les révélations d'Edward Snowden en juin dernier, la connaissance des pratiques mises en oeuvre par la NSA pour la surveillance a eu le temps de s'affiner. De nombreux programmes ont été mis en lumière. Longtemps, les responsables de l'agence de renseignement la plus secrète au monde a tenté de minimiser les articles de presse en évoquant un espionnage ciblé, dans des buts bien précis, en mettant le plus souvent en avant la lutte contre le terrorisme.
Les écoutes téléphoniques en constituent un exemple parfait, mises en avant dès le mois de juin mais dont la portée est restée jusqu'à présent difficilement quantifiable. Le patron de la NSA, a cependant levé le voile jeudi sur les capacités d'action de son agence. Selon lui, la FISC (Foreign Intelligence Surveillance Court) n'a tout simplement pas fixé de limite supérieure s'agissant du nombre d'écoutes téléphoniques réalisées sur le compte de la lutte contre le terrorisme.
Devant les sénateurs américains, Keith Alexander a fait part de l'objectif de la NSA : recueillir l'ensemble des appels téléphoniques américains et les conserver dans un système sécurisé, pour pouvoir les utiliser en cas de besoin, relate le site Computer World. « Je crois qu'il est dans l'intérêt de la nation de conserver tous les enregistrements téléphoniques au sein d'un système sécurisé dans lequel nous pouvons chercher lorsque le pays a besoin de le faire », a-t-il ajouté.
Le Sénat prépare un projet de loi
S'agissant des autres types de données, liées notamment à la géolocalisation du mobile, l'homme assure avoir alors besoin de la validation de la FISC et du Congrès américain. Il assure que les écoutes téléphoniques qui sont réalisées sont légitimes, efficaces et constitutionnelles.
Pour lui, « il est très frustrant de savoir que nous avons des programmes qui sont en accord avec la loi, qui ont été approuvés par le Congrès, qui ont été approuvés par le Président des États-Unis, qui ont sauvé des vies américaines et que des efforts sont mis en oeuvre pour compromettre ces programmes aux yeux d'un public méfiant », a-t-il déclaré.
Ce jeudi, la commission du renseignement du Sénat a annoncé la préparation d'un projet de loi visant à limiter mais préserver également la collecte de la NSA concernant des données téléphoniques, rapportait notamment Le Monde. Il s'agit d'obtenir de la part d'un spécialiste la suspicion récente et étayée « qu'un numéro téléphonique est associé au terrorisme pour pouvoir utiliser la base de données ». S'agissant du contenu des appels téléphoniques, le projet de loi viserait à les interdire purement et simplement.