Apple accusé de ralentir les standards du W3C

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 13 décembre 2011 à 10h45
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Haavard Moen, développeur chez Opera Software, accuse Apple d'entretenir des pratiques douteuses afin de freiner l'avancée des travaux du W3C, chargé de réguler les standards du web.

Si M. Moen précise que ses propos ne reflètent pas la position de sa société, ce n'est pas la première fois qu'il critique la mentalité d'Apple et son rôle au sein du W3C. Concrètement il reproche à la firme de Cupertino de dégainer au dernier moment un ou plusieurs de ses brevets afin de bloquer le processus final de validation pour la mise en place d'un nouveau standard. Apple procéderait systématiquement à cette pratique.

En 2009, Haavard Moen rapportait qu'Apple avait présenté des droits de propriété intellectuelle devant le Patent Advisory Group, le département du W3C chargé de déterminer si la mise en place d'un standard pourrait potentiellement porter atteinte à une société. Il se trouve que cette requête fut rejetée, les brevets avancés par Apple ayant été jugés sans rapport avec les standards incriminés ou tout simplement non valides. « Et bien que je n'en ai pas parlé (peut-être aurais-je dû le faire), Apple a utilisé deux brevets pour bloquer un standard du W3C en 2010. Tout comme en 2009, cette clause de propriété intellectuelle semblait avoir été formulée au dernier moment ». Une fois de plus Apple perdit une bataille.

Cette année encore, Apple aurait formulé une requête en invoquant trois brevets obtenus et un quatrième ayant été déposé auprès de l'USPTO, l'organisme américain chargé de superviser la propriété intellectuelle aux Etats-Unis. Pour Apple il s'agit de bloquer la standardisation des spécifications Touch Events définissant les caractéristiques ergonomiques d'une interface spécialement conçue pour les écrans tactiles.

Haavard Moen précise qu'Apple a choisi de ne pas participer à ce groupe de travail, une position qui lui aurait permis d'attendre le plus longtemps possible pour formuler cette requête. Une nouvelle enquête sera donc ouverte pour régler ce différend. « L'enquête peut prendre plusieurs mois », affirme M. Moen, « c'est du temps, des ressources et de l'argent qui auraient pu être dépensés pour l'amélioration de plusieurs autres technologies en phase de standardisation ».
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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