La Russie serait en passe d'autoriser le téléchargement illégal d'œuvres produites en Occident afin d'affirmer sa volonté de ne plus rien devoir à personne, et surtout pas aux États-Unis.
La loi, qui a de fortes chances d'être adoptée, divise les sociétés de production russes, qui craignent que le public se détourne des réalisations locales.
Plus aucune raison de satisfaire les États-Unis
Si vous consultez régulièrement nos colonnes, vous savez que le piratage est très largement implanté en Russie. Que soit du côté des habitants souhaitant contourner les limitations imposées ou des pirates déployant des malwares dans le monde entier, ils sont présents et très actifs.
En compagnie d'autres pays comme le Viêt Nam, la Russie ne lutte pas vraiment contre le téléchargement illégal de contenu, et la guerre en Ukraine n'a fait que renforcer cet état de fait. Estimant ne plus rien devoir aux États-Unis ou aux entreprises telles que Netflix, Disney ou Warner Bros., la Russie est en passe d'aller encore plus loin. Selon Tom's Guide, le gouvernement va bientôt voter la loi fédérale 46-FZ, qui légalisera purement et simplement le piratage des œuvres occidentales.
Cette décision permettra aux internautes russes, privés des catalogues de nombreuses plateformes, d'accéder au contenu sans verser le moindre rouble. Dans la forme, la loi va limiter la propriété intellectuelle, mais dans les faits, elle va la supprimer. La Russie n'a plus aucune raison de punir le piratage des œuvres occidentales, elle va donc cesser de le faire.
Une loi qui divise les producteurs russes
La loi ne concerne que le contenu produit hors de Russie et venant majoritairement des États-Unis, mais elle inquiète visiblement une partie des producteurs russes. Ces derniers craignent qu'en ouvrant totalement les vannes, le public se mette à ne consommer que le contenu occidental, devenu totalement gratuit.
Autrement dit, ils pensent que les productions maison sont en danger et qu'elles pourraient ne pas réussir à lutter. Mais plutôt que de s'opposer frontalement au gouvernement, ces mêmes producteurs ont eu une idée présentée ainsi : les principaux studios pourraient copier et distribuer le contenu occidental, tandis que les plateformes illégales pourraient distribuer le contenu restant indisponible. Pour appuyer cette idée, ces studios indiquent que comme ils disposaient de partenariats avec les studios occidentaux avant la guerre, ils disposent d'une sorte de priorité sur le contenu.
Pour l'heure, difficile de savoir si cette proposition aboutira ou non, mais elle semble relativement raisonnable pour ne pas s'attirer les foudres de Moscou. Quoi qu'il en soit, les Occidentaux ne pourront rien faire vis-à-vis de la décision qui sera prise et ne pourront surveiller que de loin la diffusion des contenus.
Source : Tom's Guide