+ Quelle est votre principale source d'information ?
+ Qui suivez-vous sur Twitter / RSS / Web ?
Je suis plein de monde, un millier de comptes environ. A 80% des entrepreneurs, des gens qui sont les mains dans le cambouis de la transition numérique, des professeurs, des investisseurs à la fois en Europe et aux Etats-Unis. Je m'intéresse maintenant à l'Asie, à de jeunes entrepreneurs au Vietnam, à des fonds à Singapour...
"Le meilleur des mondes, 1984 : d'une certaine manière nous y sommes"
+ Parmi vos lectures, personnelles ou professionnelles, lesquelles vous ont inspiré ?Deux livres m'inspirent : "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley et "1984" de Georges Orwell. Ecrits alors qu'à l'époque, le numérique n'était pas ce qu'il est aujourd'hui, ils préfiguraient un avenir qui parle aux gens et désormais, d'une certaine manière, nous y sommes.
Dans les plus récents, je suis marqué par des ouvrages comme ceux de Michel Serres (Philosophe et historien des sciences, auteur de la "Petite Poucette"). J'ai aussi lu d'autres nombreux livres de science-fiction comme Dune par exemple, mais ils ne me parlent plus.
+ Quelle est votre icône du numérique ? Vous êtes plus Bill Gates, Steve Jobs, Linus Torvalds ou Elon Musk ?
L'histoire de Frédéric Mazzella est intéressante, il était chercheur à Stanford et disposait d'un laboratoire de recherche. Il bénéficiait donc d'une position sociale reconnue. Puis, il a décidé de tout plaquer pour revenir en France et monter une plateforme de covoiturage (BlaBlaCar).
Il a ensuite galéré pendant des années, les gens lui riaient au nez parce que cette plateforme, ce n'était pas l'idée du siècle, c'était une question d'exécution, de changer les mentalités, les usages, mais il y a cru et il continue. Ce sera peut-être le champion de demain après Criteo. Ces fameux champions européens mondiaux dont la France manque tant pour passer à l'échelle.
+ Quelles sont les conditions qui favorisent l'innovation ?
Un écosystème complet, la culture de l'entrepreneuriat, de l'échec. Pour ce dernier point, ce qui m'a toujours frappé aux Etats-Unis c'est que l'élève idiot est celui qui ne lève pas la main, même s'il dit une bêtise. En France, l'élève idiot, c'est celui qui lève la main et se trompe. La culture de l'échec, du test est importante. Avoir de l'ambition, tester vite, créer sa société tout de suite même si c'est pour se planter, ce n'est pas grave.
"En France, l'élève idiot, c'est celui qui lève la main"
+ Le credo du responsable de l'innovation est-il d'aller courageusement là où aucun homme n'est jamais allé auparavant ?
Je partage moyennement cette vision car elle représente un côté un peu prophétique qui n'est pas la réalité. Je découvre le groupe Société Générale et je conçois davantage ma mission comme celle d'un catalyseur. Je croise tous les jours au sein du groupe beaucoup de talents qui ont une vision sur plein de sujets, d'enjeux d'avenir pour la société, sur la transition numérique.
+ Si vous aviez une baguette magique, quelle technologie voudriez-vous là, tout de suite ?
On en a déjà un petit aperçu avec Google Now, qui sans le demander à personne, lorsque l'on est utilisateur de Google va brasser vos e-mails, votre agenda, la météo etc... et vous pousser des informations qui vous serviront peut-être.
La deuxième chose importante si j'avais une baguette magique, j'équiperais tout le monde de trottinettes électriques à 5 kg pour résoudre le problème de la mobilité personnelle. Car l'innovation ce n'est pas que le numérique, ce n'est pas que le virtuel, c'est aussi le physique, le numérique au service de la mobilité.
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