Connu pour ses tweets aux conséquences plus ou moins funestes pour les détenteurs de crypto-monnaies, le truculent Elon Musk s'est découvert une passion récente pour la géopolitique.
Non content de s'être mis l'Ukraine à dos après avoir émis ses propres recommandations sur le conflit en cours avec la Russie, le fondateur de SpaceX récidive avec… Taïwan !
Non, Musk n'a pas suivi de master en Relations internationales, et ça se voit
Les qualités d'Elon Musk comme homme d'affaires ne sont plus à démontrer, mais pour ce qui est de la communication, c'est une autre histoire. Les années passent, et rien ou presque ne change tant le directeur général de Tesla ne semble pas mesurer l'ampleur de ses déclarations. Déjà décrié par une large frange de la population ukrainienne pour ses prises de position concernant la résolution du conflit russo-ukrainien, Elon Musk vient de donner son avis sur la situation de Taïwan au Financial Times.
Alors que les rapports entre Taïwan et la République Populaire de Chine (RPC) font partie des plus complexes au monde, cette dernière considérant Taïwan comme l'une de ses 23 provinces, le regain de tensions connu entre les deux parties en 2022 n'a pas besoin de la patte de Musk.
Dans les faits, Elon Musk a déclaré le 7 octobre 2022 que « [sa] recommandation serait de résoudre la situation en créant une zone administrative spéciale pour Taïwan qui serait raisonnablement convenable, mais qui ne mettrait probablement pas tout le monde d'accord ». Le milliardaire a poursuivi en ajoutant qu'il est « possible, et probable, que les deux parties trouvent un arrangement plus tolérant que Hong-Kong ».
Qui parviendra à couper le (cyber)sifflet d'Elon Musk ?
De nombreuses divergences géopolitiques, idéologiques ou encore politiques opposent Taïwan et la RPC, et si Musk ne peut les ignorer, y mettre son grain de sel afin de favoriser les intérêts de Tesla parait plus que malvenu. Il faut dire que la Gigafactory de Shanghai a produit la moitié des véhicules Tesla neufs en 2021. Un conflit entre la RPC et Taïwan mettrait ainsi en péril la productivité de Tesla.
Néanmoins, et sans grande surprise, de nombreuses réactions hostiles ont fusé depuis Taïwan et d'autres coins du globe. Rare réaction accueillant (logiquement) avec bienveillance les propos de Musk, l'ambassadeur de Chine aux États-Unis, Qin Gang, a ajouté que « la réunification pacifique et [l'application d'une politique, ndlr] "un pays, deux systèmes" sont nos principes de base pour résoudre la question de Taïwan... et la meilleure approche pour réaliser la réunification nationale ».
De son côté, l'ambassadrice de facto de Taïwan aux États-Unis a notamment répliqué, sur le réseau social fétiche de Musk, Twitter, que « Taïwan vend de nombreux produits, mais notre liberté et notre démocratie ne sont pas à vendre ». Et vous, pensez-vous qu'Elon Musk doit cesser ses prises de position publiques sur des questions géopolitiques ?
Source : The Guardian