Acte citoyen ou entrave pure et simple au principe de libre concurrence ? Dans un article en date du 23 août, le Wall Street Journal rapporte que Mark Zuckerberg, patron de Facebook, se serait entretenu en privé avec Donald Trump pour encourager les attaques américaines contre TikTok, principal concurrent de Facebook et surtout de sa filiale Instagram.
En perte constante de popularité auprès des jeunes, Facebook compte beaucoup sur Instagram comme levier de croissance, mais chercherait aussi à mettre toutes les chances de son côté… même si cela implique quelques coups bas. D'après les informations partagées ce weekend par le Wall Street Journal, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, aurait profité d'un entretien en privé avec Donald Trump pour encourager les vigoureuses attaques de son administration à l'encontre de l'application chinoise TikTok, filiale du géant ByteDance.
Un passage à Washington opportun pour Mark Zuckerberg ?
Pour rappel, le service pourrait être en partie racheté par un groupe américain à l'issue de négociations, qui devront pour leur part se concrétiser d'ici le 15 septembre, a statué Donald Trump après plusieurs mois d'attaques frontales sur fond d'accusation de collecte dissimulée de données personnelles.
D'après le Wall Street Journal, ces attaques auraient commencé peu après le passage de Mark Zuckerberg à Washington DC, l'année dernière. Le patron de Facebook avait fait « à la fois des discours publics et des exhortations privées » sur la menace que son rival chinois représenterait, note pour sa part Engadget. Selon le WSJ, c'est à partir de ce moment que plusieurs sénateurs américains auraient ciblé TikTok sur la question du respect de la vie privée.
De l'importance de faire d'une pierre deux coups…
D'après un porte-parole du sénateur Josh Hawley, le comportement de Mark Zuckerberg à Washington serait une « tactique de relations presse visant à booster la propre réputation [de Facebook] ». En accusant TikTok de manque de transparence sur les données personnelles, Facebook chercherait à la fois à se débarrasser d'un rival et à faire oublier ses propres manquements en la matière. Pour atteindre ce double objectif, la firme subventionne notamment en masse American Edge, un groupe juridique chargé de défendre le lobby des entreprises Tech américaines à Washington DC.
Un petit jeu qui ne laisse pas indifférent Kevin Mayer, P.-D.G. de TikTok (et ancien cadre de Disney). En juillet déjà, l'intéressé évoquait dans une lettre ouverte « les attaques malveillantes de notre concurrent - à savoir Facebook - déguisées en patriotisme et destinées à mettre un terme à notre présence même aux États-Unis ».