Les start-up françaises ont vu leur chiffre d'affaires progresser, et ce, malgré la crise, pour peser 8 milliards d'euros en 2021.
Plus qu'une simple résilience, on peut parler de performance pour les start-up de la French Tech. Les pépites françaises ont, pendant et après le plus fort de la crise de la COVID-19, vu leur chiffre d'affaires progresser de 23 %, entre 2020 et 2021 plus précisément. Et si une petite alerte réside en ce que la part des revenus générés à l'étranger a chuté (passant de 36 à 31 %), une bonne partie des dirigeants de ces jeunes pousses prévoit de multiplier par deux le chiffre d'affaires de leur entreprise en 2022.
Des levées records, mais des trésoreries en souffrance
Ces données, tirées du baromètre 2022 de France Digitale et EY, montrent toute l'attractivité des start-up françaises, qui sont parvenues à lever 11,6 milliards de dollars en 2021. Il s'agit d'ailleurs d'une année record, avec un montant moyen levé par start-up de près de 32 millions d'euros, bien plus important qu'en 2020 donc (18 millions d'euros).
Les investissements sont davantage consacrés aux produits et aux technologies, suivis de près ensuite par le recrutement de nouveaux talents. Et si 39 % des entreprises interrogées pensent doubler leur chiffre d'affaires cette année, tous les signaux ne sont pas au vert.
De nombreuses jeunes pousses ont en effet des soucis de trésorerie, affectée par des facteurs comme la hausse du prix des matières premières, l'inflation et le remboursement des fameux prêts garantis par l'État, contractés par les start-up pendant la crise sanitaire. 62 % des entreprises interrogées disent ainsi avoir une marge de manoeuvre financière inférieure ou égale à 12 mois. Cela concerne surtout les start-up les plus petites, celles ayant généré moins de 5 millions d'euros de revenus sur l'année.
Le recrutement, priorité numéro 1 des dirigeants de start-up pour les dix prochaines années
Autre problème de taille déjà maintes fois évoqué auquel font face les start-up de la French Tech, la pénurie de talents et, comme corollaire, les difficultés de recrutement. Car si 98 % des répondants avouent prévoir de nouveaux recrutements cette année, les talents peuvent manquer et 60 % des start-up font du recrutement le principal défi à relever pour les dix prochaines années.
En 2021, 6 056 emplois ont été créés au sein des start-up interrogées, faisant augmenter de 20 % les effectifs totaux. Mais trois jeunes pousses françaises sur quatre emploient aujourd'hui des salariés étrangers. L'an dernier, 13 % des profils recrutés provenaient de pays étrangers.
Les profils les plus recherchés restent les commerciaux et tous ceux qui composent l'environnement marketing d'une entreprise. Mais surtout, et pour 58 % des répondants, les développeurs, très demandés, sont toujours des oiseaux rares à leurs yeux.
Source : EY