L'Europe compte 115 licornes soutenues par des investisseurs (© Pixabay)
L'Europe compte 115 licornes soutenues par des investisseurs (© Pixabay)

Le financement des start-up technologiques européennes atteint des sommets cette année, et ce, malgré un printemps perturbé par la crise financière.

La pandémie de Covid-19 n'aura pas eu raison des entreprises de la tech. L'excellente forme financière des géants du numérique et l'explosion des revenus de sociétés comme Zoom témoignent de la réussite globale d'un secteur qui a su tirer son épingle du jeu dans un contexte délicat. Le rapport annuel publié par Atomico permet de mieux s'en rendre compte. Le fonds britannique estime à 41 milliards de dollars (34 milliards d'euros) le montant total levé par les start-up de la tech européenne en 2020. Un nouveau record et un motif d'espoir.

Deux « géants » européens, Spotify et Adyen, valorisés à plus de 50 milliards de dollars

Au rythme d'importantes levées de fonds, la tech européenne a brillé et devrait dépasser les 41,1 milliards de dollars investis, contre 40,6 milliards en 2015. Dans son rapport State of European Tech, Atomico évoque l'importance des « mégarounds », ces levées de fonds comprises entre 100 et 250 millions de dollars, qui ont été plus nombreuses cette année. Les investisseurs institutionnels du continent apprécient aussi être de la fête, puisqu'ils ont investi trois fois plus d'argent dans le secteur technologique qu'il y a cinq ans.

Au mois de novembre, la jeune entreprise de conférences virtuelles Hopin était déjà devenue une licorne en franchissant le cap du milliard de dollars de valorisation, en seulement 17 petits mois. Bien aidée par les différents confinements, qui ont bousculé les usages numériques et servi son activité, la start-up britannique est désormais valorisée à 2,1 milliards de dollars.

La France n'est pas en reste en termes de levées de fonds

Mirakl a effectué une levée de fonds record de 300 millions de dollars (255 millions d'euros), montant record sur les dix dernières années pour une start-up française. Contentsquare n'est pas en reste non plus avec une levée de 190 millions de dollars, tout comme Sendinblue (140 millions d'euros) et ManoMano (125 millions d'euros).

Hopin rejoint ainsi le géant du streaming musical Spotify et la plateforme néerlandaise de paiement électronique Adyen, toutes deux valorisées à plus de 50 milliards de dollars et faisant office de géants, dans la liste des 115 licornes européennes soutenues par des capital-risqueurs. D'autres start-up, comme UiPath, qui édite des logiciels robotiques ; et Klarna, la fintech suédoise, fondées en 2005, sont aujourd'hui valorisées à 10 milliards de dollars, sans avoir encore cédé aux sirènes de la Bourse.

L'Europe, encore si loin de l'Amérique

Les investisseurs américains ont, souvent, été de la partie. Ils « ont participé à un nombre record de tours », explique même Atomico. « De plus en plus de gens se rendent compte que les grandes entreprises peuvent venir de n'importe où ; un talent peut travailler n'importe où ; et les grands investissements peuvent investir de n'importe où », écrit le fonds londonien. En d'autres termes, si les choses ont été compliquées au départ, la crise semble être une opportunité pour les entreprises européennes d'accéder plus facilement à la notoriété.

L'Europe doit-elle en profiter ? Atomico fait le constat que le Vieux Continent a connu moins d'introductions en Bourse en 2020 que les États-Unis, mais que la prise de risque paie, car si les firmes US échouent parfois plus rapidement, elles ont 50% de chances de plus que les entreprises européennes à pouvoir exister au-delà d'un premier tour de financement.

Le Vieux Continent reste en tout cas encore loin de l'Amérique du Nord, qui devrait atteindre les 141 milliards de dollars (117 milliards d'euros) investis cette année, l'Asie 74 milliards de dollars (61 milliards d'euros).

Source : Atomico