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L’idée d’une taxe mondiale sur les services numériques fait son chemin. En attendant une décision de l’OCDE, plusieurs pays mettent en place leur propre dispositif. Après les lois apparues dans plusieurs États européens, c’est au tour de l’Indonésie de prélever une partie des revenus des plateformes numériques. Et le gouvernement local a décidé de frapper plus fort.

L’idée d’une « Digital Services Tax » à l’échelle de la planète est un véritable serpent de mer. Également appelée « taxe GAFA », elle consisterait à prélever une partie des bénéfices enregistrés par les géants du numérique, souvent accusés de se soustraire à l’impôt des différents États dans lesquels ils vendent leurs services.

Une taxe de 10 %

Faute d’accord à l’OCDE, ou même au sein de l’Union européenne, certaines nations ont donc décidé d’agir de façon autonome. La dernière en date : l’Indonésie, qui a voté une nouvelle taxe visant les entreprises numériques étrangères exerçant sur son territoire. Tous les services seraient concernés : plateformes de streaming vidéo ou streaming musical, jeux vidéo en ligne, applications…

Et le gouvernement indonésien a choisi d’aller plus loin que les autres pays : à compter du 1er juillet 2020, les sociétés en question feront l’objet d’une taxe sur la valeur ajoutée à hauteur de 10 %. À titre de comparaison, ce taux s’élève à 3 % en France et à 2 % au Royaume-Uni. Néanmoins, la réglementation prévoit des seuils de revenus ou de nombre d’utilisateurs à partir desquels les entreprises devront effectivement s’acquitter de la nouvelle contribution.

Les États-Unis toujours prêts à riposter

En réalité, l’État cherche également à redresser son économie, affectée par la crise sanitaire liée au coronavirus. Et à cet effet, il compte sur la participation de quelques entreprises étrangères qui ont profité du confinement pour faire croître leur base d’utilisateurs indonésiens, à l’instar de Netflix ou de ZOOM.

Cependant, cette nouvelle mesure ne serait évidemment pas du goût du gouvernement Trump. Après avoir déjà menacé la France de représailles, l’administration américaine pourrait donc s’en prendre à l’Indonésie. D’après Robert Blake, ancien ambassadeur des États-Unis dans le pays, la nouvelle taxe « pourrait faire du tort aux groupes et aux PME indonésiens qui veulent avoir accès au marché américain ». La perspective d’un accord international apparaît donc encore lointaine…

Source : The Register