© Macau Photo Agency - Unpslash
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De nombreux contenus conçus par les médias officiels chinois apparaissent en tête des moteurs de recherche sur certains sujets sensibles.

La désinformation est un sujet important pour les différents réseaux sociaux et ces derniers sont souvent pris pour cible par des gouvernements qui s'en servent pour diffuser leur propagande.

Des contenus localisés en français destinés à diffuser la propagande chinoise

On apprenait récemment que YouTube avait supprimé près de 70 000 contenus pro-Kremlin suspectés de désinformation sur les raisons qui ont mené la Russie à attaquer son voisin ukrainien. Un autre pays semble également s'adonner à des tentatives de manipulation des résultats de recherche.

Selon le think tank américain Brookings, de nombreux articles de presse et vidéos émanant d'organes de presse chinois proches du pouvoir trustent les premières places des moteurs de recherche Google et Bing mais également de la plateforme de vidéos à la demande YouTube.

L'étude publiée fin mai a duré trois mois et durant cette période les chercheurs du think tank ont analysé les réponses apportées à certains termes précis. Ce sont les contenus conspirationnistes qui agglomèrent le plus de contenus chinois inexacts ou mensongers dès la première page de recherche.

Brookings prend pour exemple le terme « Fort Derrick », un laboratoire américain que de nombreuses sources chinoises accusent d'être à l'origine du Covid-19, le tout sans apporter la moindre preuve concrète. Des contenus chinois apparaissent également lors de recherches ayant trait à la population ouïghoure, repris notamment par Google News et Bing News.

Nos confères du Monde ont également mené leur petite enquête et ont repéré de nombreux contenus en langue française publiés par le compte CGTN Français, une antenne du média national contrôlé par le gouvernement chinois. Nous avons de notre côté relevé les mêmes résultats.

Une stratégie globale mise en place par le gouvernement chinois

Ces contenus sont le résultat d'une stratégie mise en place par le gouvernement chinois qui s'appuie sur des milliers de journalistes étrangers formés sur son sol. Ces derniers sont invités à diffuser la parole officielle sur les canaux d'informations numériques et à multiplier les publications pour manipuler les algorithmes des moteurs de recherche et s'accaparer les meilleures places dans les pages de résultats.

Le pouvoir travaille également avec des fermes de contenus qui publient très régulièrement de nouveaux contenus pour améliorer le référencement.

Les plateformes numériques doivent donc redoubler de vigilance pour éviter que ces fake news ne soient proposées au plus grand nombre. Les membres de Brookings suggèrent d'ailleurs aux moteurs de recherche d'indiquer plus clairement les agences de presse affiliées à un gouvernement.

Source : Le Monde