Si vous êtes effrayé par les « robots-tueurs », cette nouvelle ne va pas vous ravir. Les Pays-Bas deviennent officiellement le premier pays membre de l'OTAN à les déployer.
Et il ne s'agit pas d'une simple phase de test, en cours depuis le 12 septembre dernier, à en croire l'armée batave.
Différentes configurations pour ces robots pilotés à distance
Les robots-tueurs divisent, et dans un contexte de tensions croissant en Europe, les Pays-Bas ont décidé de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne le déploiement de leur armement. Le dernier exemple en date est donc le THeMIS. Certains pourraient y voir une analogie avec la déesse grecque de la justice… mais en l'état, ce nom serait avant tout l'acronyme du Tracked Hybrid Modular Infantry System. Développé par la firme estonienne Milrem Robotics, le THeMIS a déjà été testé par un autre membre de l'OTAN sur un théâtre d'opérations… en la personne de la France. C'était lors de l'opération Barkhane.
Comme vous pouvez l'observer dans la vidéo ci-dessus, le THeMIS est ici équipé d'un lance-grenade d'un calibre de 40 mm, de canons de 30 mm et d'un lance-missile antichar. Milrem Robotics met en avant la discrétion de l'appareil en matière de volume sonore, de même que son gabarit réduit. Il mesure seulement 2,40 m de long pour 2,15 m de large et 1,15 m de haut. Il pèse 1,6 tonne et peut embarquer jusqu'à 1,2 tonne de charge utile, tandis que son moteur hybride lui confère jusqu'à 10 h 30 d'autonomie et 1 h 30 en emploi du seul moteur électrique. Il peut atteindre les 20 km/h.
Le THeMIS possède cependant plusieurs configurations. Ce drone terrestre peut aussi être employé pour la reconnaissance d'un lieu, le tractage d'un engin, ou le transport de matériel ou d'un individu sur civière, par exemple. Dans le cadre de la mise à l'épreuve en cours aux Pays-Bas, il est bel et bien configuré pour le combat direct. Les minidrones qu'il stocke en son sein permettent également une reconnaissance facilitée du terrain.
La patte estonienne se retrouve dans ce produit
Selon Milrem Robotics, 16 pays, dont 8 membres de l'OTAN, sont déjà en possession de ce drone terrestre. Le conflit qui perdure entre la Russie et l'Ukraine engage les Pays-Bas, selon les termes du commandant de l'Armée royale néerlandaise en charge de la robotique et des systèmes autonomes, le lieutenant-colonel Sjoerd Mevissen : « Nous avons déployé quatre modèles armés dans le cadre d'une expérience opérationnelle. […] Ce ne sont pas simplement des tests sur un terrain d'entraînement. Nous sommes sous les yeux et les oreilles directs des Russes, et donc dans un environnement semi-opérationnel. »
L'Estonie, qui a un lourd passé dans le domaine des cyberconflits avec la Russie depuis 2007 et qui abrite à Tallinn le centre d'excellence de cyberdéfense coopérative de l'OTAN, propose ainsi un matériel de pointe. Le cryptage du système est opéré avec le chiffrement AES 256 bits, le plus élevé actuellement disponible, en est une illustration.
Sources : Fiche technique THeMIS, Vice