Si vous aimiez naviguer sur la plateforme Rumble, il faudra désormais attendre que celle-ci soit de nouveau accessible au public français.
En l'état, ce n'est pas le gouvernement français qui a bloqué son accès : la plateforme affirme dans un communiqué qu'il s'agit de sa propre décision.
La France ne représente qu'1 % du public de Rumble (c'est déjà trop ?)
Basée au Canada, Rumble base son succès actuel sur sa volonté d'accueillir toutes les opinions, y compris celles de l'extrême droite. Or, certaines n'ont, sur fond de guerre entre la Russie et l'Ukraine, plus voix au chapitre en France comme en Europe. De fait, Russia Today et Sputnik sont interdits. Néanmoins, Rumble ne l'entend pas de cette oreille et la plateforme de partage de vidéos continue de laisser ces médias pro-russes opérer.
Une position qui n'est pas du goût du gouvernement français, qui a sommé Rumble de couper le sifflet à ces deux médias, sans succès. En conséquence, Rumble a simplement décidé de bloquer l'accès à sa plateforme pour les utilisatrices et utilisateurs français. Le motif invoqué par Rumble est la « mise en cause de la légalité de la demande du gouvernement français ».
À moins d'utiliser un VPN, vous ne pourrez donc plus accéder à Rumble depuis la France. Si la plateforme se permet une telle réaction, c'est parce que, selon sa communication, le public français ne représente qu'un pour cent de l'audience globale de Rumble. Pour ce qui est des pays à succès, il faut regarder du côté de l'Amérique du Nord : 63 millions d'internautes (sur 78 millions au total) utilisant la plateforme se trouveraient au Canada et aux États-Unis.
Et son directeur général se compare à Elon Musk (encore lui !)
Selon The Atlantic, le succès outre-Atlantique de Rumble ne cesse de croître, puisque la plateforme ne comptait que 2 millions d'utilisatrices et d'utilisateurs en janvier 2021. Son audience est telle qu'elle serait tout bonnement dix fois supérieure à celle de Truth Social. Sûr de son coup, le directeur général de Rumble, le Canadien Chris Pavlovski, se présente comme un chevalier de la libre parole, dans la lignée d'un certain… Elon Musk !
Si le conflit en Ukraine cesse, le gouvernement français pourrait revenir sur sa position concernant les médias russes interdits. Mais dans tous les cas, la France n'a pas l'air de représenter un marché d'intérêt pour le directeur de Rumble.
Sources : Le Monde, The Atlantic