Jean-Noël Barrot  © Ministère de l'Économie
Jean-Noël Barrot © Ministère de l'Économie

L'actuel ministre de la Transition numérique et des Télécommunications est actionnaire d'une société aux côtés de membres du célèbre cabinet de conseil McKinsey.

Jean-Noël Barrot est-il impliqué dans un éventuel conflit d'intérêts ? C'est ce que peuvent laisser penser les informations apportées par le journal Libération.

Une participation dans une société de conseil créée par d'anciens employés de McKinsey

Selon le quotidien, l'actuel ministre de la Transition numérique et des Télécommunications est actionnaire de la société LMP, également connue sous le nom commercial eXplain. Cette jeune pousse, créée en 2017, offre ses conseils aux administrations et aux entreprises ainsi que des outils pour mieux comprendre les besoins des citoyens et des collectivités, et les anticiper pour se positionner au mieux sur des appels d'offres.

M. Barrot en est actionnaire, avec une participation estimée à 22 087 euros, après une première sous-estimation retoquée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). C'est en tout cas ce que montre la déclaration d'intérêts publiée ces derniers jours et validée par le ministre lui-même.

La HATVP identifie un risque de conflit d'intérêts

Parmi les autres actionnaires de LMP, on trouve le patron du groupe Iliad, Xavier Niel, mais aussi des membres du cabinet McKinsey qui a fait l'actualité ces derniers mois pour des activités de conseil dans plusieurs ministères depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron. Le Parquet national financier a d'ailleurs ouvert une enquête à ce sujet pour des soupçons de « favoritisme ». Deux des fondateurs de LMP, Guillaume Liegey et Arthur Muller, ont d'ailleurs commencé leur carrière chez McKinsey.

D'autres anciens cadres du cabinet de conseil sont également actionnaires de LMP, dont un certain Karim Tadjeddine, dont Libération rappelle qu'il a participé à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017. Il est aussi soupçonné d'avoir « livré un faux témoignage sur les pratiques fiscales de son employeur » devant la commission sénatoriale étudiant la place prise par les cabinets de conseil dans l'administration.

Si ces informations peuvent paraître troublantes, Jean-Noël Barrot a tout de même provoqué une petite alerte du côté de la HAVTP, qui a identifié un risque de conflit d'intérêts lors du contrôle des déclarations du principal intéressé. Ce dernier s'est vu imposer un décret de déport, à la demande de la Haute Autorité.

Source : Libération