Xavier Niel, vendredi sur BFMTV © Capture d'écran Clubic
Xavier Niel, vendredi sur BFMTV © Capture d'écran Clubic

Au micro de BFMTV et RMC vendredi, Xavier Niel a distribué les bons et les mauvais points, notamment envers le monde politique. Le fondateur de Free assurait la promotion de son bouquin.

Le titre de son dernier livre, Une sacrée envie de foutre le bordel, lui va si bien. Xavier Niel, invité de l'entretien matinal d'Apolline de Malherbe ce vendredi 27 septembre sur BFMTV et RMC, a pu s'exprimer sur de nombreux sujets, quasiment sans langue de bois, un art qu'il ne maîtrise de toute façon pas très bien. On a senti que certains sujets, comme celui des impôts et de l'économie, lui tenaient plus à cœur que d'autres.

Xavier Niel, qui n'est pas « masochiste », n'appelle pas à la hausse des impôts

« Vive la France » : Xavier Niel a rappelé, en ces temps troubles notamment pour l'économie du pays, combien il était attaché à la nation des Lumières, celle qui lui a permis de réussir et de devenir, comme il le dit dans son livre paru le 25 septembre, un « milliardaire ».

« C'est le pays au monde où on peut le plus facilement lancer des projets, lancer des choses », a déclaré le fondateur de l'opérateur Free, qui n'apprécie guère qu'une partie de l'opinion puisse avoir un avis trop dur sur les possibilités de réussite dans l'Hexagone.

Sur la question des impôts, dont le Premier ministre Michel Barnier évoque la hausse probable pour les plus hauts contributeurs, Xavier Niel livre son avis, non sans une pointe d'humour. « Moi, je n'appelle jamais à augmenter mes impôts. Je ne suis pas masochiste. Par contre, quand on parle de taxer les plus aisés, les plus riches, à la fin on taxe tout le monde ».

« Le problème, c'est que l'impôt, c'est comme Leetchi », la fameuse plateforme qui permet d'éditer des cagnottes. « Tout le monde met de l'argent dans un pot commun, et on ne sait jamais ce qu'il devient véritablement ensuite », a-t-il ajouté. On imagine, au passage, que Xavier Niel ne se fera pas que des amis chez Leetchi, après cette déclaration.

« Je ne suis pas un déserteur », dit le papa de Free

Pour Xavier Niel, le salut de la France pourrait davantage venir d'une meilleure utilisation des richesses du pays. L'inventeur du triple play (offre cumulant box internet, télévision et téléphonie) a notamment pris l'exemple d'initiatives comme l'incubateur de start-up Station F et l'école gratuite 44, financés avec son propre argent « pour aider gratuitement les gens, pour une utilisation plus efficace de (son) argent ».

Interrogé sur BFM au sujet de la hausse de la flat tax (ou prélèvement forfaitaire unique), Xavier Niel a réaffirmé qu'il était « content d'être en France, mon pays » et qu'il « ne partirait pas d'ici », peu importe qui se trouve à la tête du pouvoir. « Je ne suis pas un déserteur. Je ne vais ps dire "je me casse" dès qu'on augmente mes impôts ».

Pour rappel, la flax taxe est un taux d'imposition fixe de 30% appliqué en France depuis 2018 sur les revenus du capital (dividendes, intérêts, investissements immobiliers). Dans le cadre des discussions autour du projet de loi de finances pour 2025, une hausse de cette taxe est évoquée.

L'économie va bien, selon lui

Même si la dette est ce qu'elle est, Xavier Niel n'oublie sans doute pas que la France a connu, certes comme les autres pays du Vieux continent, une sévère période Covid. « L'économie va bien », affirme-t-il. « Ce qui s'est passé, c'est que ces dernières années, on a eu un pays attractif, qui a poussé des gens à investir ».

« Tout repose sur la stabilité, fiscale notamment, qui permet d'investir et aux riches d'autres pays de venir consommer et investir. Si on touche à ça », il y aura des conséquences sur la croissance et le chômage, fait-il comprendre.

Xavier Niel, l'homme qui adore flirter avec la ligne jaune et jouer avec la réglementation

Pour surprendre, convaincre et s'imposer, Xavier Niel n'a jamais reculé devant la réglementation. S'il a un temps franchi le mauvais côté de la barrière (après avoir fait de la prison), il s'est servi de cette mauvaise expérience pour apprendre à mordre la ligne jaune, sans plus jamais la dépasser.

« Quand on invente la Freebox, il y a bien une petite ligne dans une loi qui nous permet d'installer des box dans toutes les villes ». C'est comme ça que ça marche pour Xavier Niel. Pour disrupter son monde, il faut savoir « jouer avec les règles », lui l'ancien hacker.

C'est sans doute ce qui explique sa proximité avec le fondateur arrêté de Telegram Pavel Durov, et Xavier Niel de rappeller que son application est utilisée par « un milliard de personnes » ; ou une certaine admiration pour Elon Musk, à la fois « le plus grand entrepreneur du monde » à ses yeux et « un homme qui a sentiment de surpuissance et qui peut dire des conneries comme tout être humain ».

Xavier Niel a bien montré qu'il était une fois de plus libre de sa pensée, en rappelant qu'il n'avait aucune intention de se rapprocher du monde politique. Il est toujours Free, et on l'a bien compris.